Starlink a évoqué les performances de son futur service d’accès à Internet par satellite. D’après un message sur Twitter, il peut proposer un débit supérieur à 100 Mbit/s.

C’est un peu avant l’été que SpaceX a annoncé l’arrivée d’un accès en bêta fermé pour son service Starlink. Celui-ci doit officiellement ouvrir ses portes en 2020 et proposer, d’abord aux USA, une offre de connexion à Internet à destination du public. Sauf qu’au lieu de passer par des antennes-relais ou des câbles terrestres, Starlink a opté pour un réseau qui mobilise une constellation de satellites.

Depuis, SpaceX n’a plus guère évoqué Starlink sauf pour annoncer le lancement ou la mise en orbite de nouveaux satellites. Mais le 3 septembre, l’entreprise américaine fondée par Elon Musk a écrit deux messages sur Twitter. Le premier a annoncé que « lors des premiers tests de Starlink, l’équipe a recueilli des données de latence et effectué des tests de vitesse standard du système ».

Débit binaire

Dans son tweet, SpaceX parle de 100 Mbps. Il s’agit d’une autre manière d’écrire le débit binaire, qui s’exprime d’ordinaire en bit/s ou b/s. Il exprime la quantité de données qui est transmise par unité de temps (ici, la seconde).

Mais c’est le second qui est le plus intéressant. S’il ne détaille pas toutes les métriques, le message a affirmé que « les résultats de ces tests ont montré une latence très faible et des vitesses de téléchargement supérieures à 100 Mbit/s – assez rapides pour diffuser plusieurs films en haute en même temps tout en ayant de la bande passante à disposition ».

Il peut être assez difficile de se rendre compte ce qu’est un débit de 100 Mbit/s. À titre de comparaison, le débit descendant moyen en France métropolitaine est de 45 Mbit/s avec une connexion mobile (2G, 3G et 4G), rappelle le régulateur des télécoms. Et en règle générale, des débits qui vont entre 30 et 100 Mbit/s sont fournis par des technologies comme le VDSL2, le câble coaxial ou la box 4G.

En France, on considère qu’une connexion délivre du très haut débit dès lors que son débit est supérieur à 30 Mbit/s. Cette séparation entre haut débit et très haut débit constitue une appréciation : d’autres pays font une distinction différente. 100 Mbit/s, c’est aussi le débit minimal qu’un site 5G devra être capable de fournir dans sa zone. C’est aussi un débit que l’on observe en fibre optique.

fibre optique

Une coupe de fibre optique.

Source : arnybo

Starlink reste discret sur la latence du service

Starlink ne dit rien concernant la latence, mais des prétendus speed tests sont apparus sur Reddit cet été. Relayés par Ars Technica, ils suggèrent que celle-ci serait inférieure à 100 millisecondes (ms). Plusieurs mesures ont été annoncées aux alentours de 20 ou 30 ms, ce qui est plutôt prometteur — mais à considérer avec circonspection, car Starlink est en cours de construction et n’est pas encore très sollicité.

La latence désigne (en général en millisecondes) le délai de transit d’une information entre le moment où elle est envoyée et celui où elle est reçue. Plus la valeur est baisse, mieux c’est. À titre de comparaison, un niveau de latence que l’on observe couramment avec la fibre optique se situe aux alentours de 5 à 20 ms. Pour les jeux en ligne, c’est un facteur décisif pour jouer dans de bonnes conditions.

Il est à noter que dans les relevés transmis par Ars Technica, les débits étaient moins spectaculaires — entre 11 et 60 Mbit/s pour le téléchargement et 5 à 18 Mbit/s pour le téléversement. Mais là encore, ces données à sont analyser avec du recul, car divers facteurs sont susceptibles d’affecter les performances de chaque connexion — de la même façon qu’une antenne 4G est à la peine si tout le monde s’en sert.

4g-box-bouygues

La 4G Box de Bouygues Telecom.
Crédits : FrAndroid

Pour les Américains, l’arrivée de Starlink pourrait toutefois être un sacré chambardement.  Selon un rapport produit par l’entreprise américaine Akamai au premier trimestre 2017, le débit moyen aux États-Unis est de 18,7 Mbit/s (en France, toujours selon Akamai, il était de 10,8 Mbit/s). Si données datent de quelques années, elles donnent une petite idée du bond que de nombreuses connexions pourraient faire.

Si Starlink entend ouvrir son service aux USA, ses projets internationaux sont moins sûrs : la société prévoit-elle par exemple de se lancer en France ? Si oui, il n’est pas sûr que cela soit très intéressant pour les Françaises et les Français — le pays est actuellement en train de suivre le plan Très Haut Débit, qui ambitionne de proposer de la fibre optique à tout le monde d’ici fin 2025.

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