C’est une transaction qui pourrait bouleverser le marché de l’informatique. Dans un communiqué publié le 13 septembre, Nvidia a annoncé l’acquisition de la société ARM pour 40 milliards de dollars. Softbank l’avait achetée en juillet 2016 pour 32 milliards de dollars. Aujourd’hui, vous êtes forcément propriétaire d’un produit articulé autour d’une architecture ARM. On en trouve partout : smartphones, tablettes, objets connectés, vélos, Nintendo Switch, etc.
En récupérant ARM, Nvidia s’immisce d’abord dans le segment des puces mobiles, ARM comptant parmi ses clients des gros poissons comme Samsung, Apple ou encore Qualcomm. Chaque iPhone est conçu autour de l’architecture ARM. Les prochains MacBook, pensés autour d’Apple Silicon, tournent sur l’architecture ARM.
Mais au-delà de cette acquisition colossale pour le marché de l’informatique grand public, dans son annonce, le géant de l’informatique, connu pour ses processeurs graphiques à la pointe, évoque surtout des avancées en matière d’intelligence artificielle.
ARM tombe dans le giron de Nvidia
Nvidia veut surtout se développer dans l’intelligence artificielle en renforçant sa plateforme avec l’écosystème détenu par ARM. L’idée est de bâtir « une entreprise informatique de premier plan pour l’intelligence artificielle ». Avoir ARM dans son portefeuille signifie que Nvidia sera susceptible de toucher toujours plus de marchés et/ou de se renforcer sur ceux où il domine moins. « Nous pouvons avancer dans le cloud, les smartphones, les PC, les voitures autonomes et la robotique », explique Nvidia.
Nvidia promet de ne pas absorber ARM, tout comme il ne souhaite pas le délocaliser ailleurs. Le QG de l’entreprise, qui deviendra une division à part entière, restera à Cambridge, où les deux géants de la tech’ comptent installer un centre de recherche avancé et concevoir un superordinateur basé sur les technologies ARM. Cité par Forbes, Jensen Huang, CEO de Nvidia, appuie : « Notre plan d’action va s’accélérer. Nous savons que les datacenters et les plateformes cloud ont besoin des processeurs ARM. »
En parallèle, Nvidia indique qu’il ne changera pas le business model d’ARM, qui vend ses licences ouvertes à de nombreux acteurs (Apple, Microsoft, Qualcomm…) avec neutralité. Nvidia n’aurait aucun intérêt à empêcher ARM de continuer à opérer dans cette voie, au regard du portefeuille clients (dont il a fait partie) et du succès (180 milliards de puces distribuées par ses partenaires à date, dont 22,8 milliards en 2019). ARM va bien évidemment profiter des technologies développées par Nvidia et de son attractivité pour accompagner sa croissance.
Ce rapprochement retentissant doit encore être confirmé par les grandes instances de Chine, du Royaume-Uni, de l’Union européenne et des États-Unis, sachant qu’il y a un risque de voir naître une position monopolistique. Nvidia espère compléter le deal d’ici 18 mois.
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