Même si le transport aérien ne représente, selon l’agence internationale de l’énergie, qu’aux alentours de 3 % des émissions mondiales de CO2, l’industrie aéronautique est attendue au tournant du défi climatique. Airbus, qui forme avec Boeing un duopole dans la construction des avions, ne pourra donc pas y échapper. L’avionneur le sait et doit donc penser les aéronefs de demain.
C’est dans ce contexte que la compagnie européenne a présenté ce lundi 21 septembre pas moins de trois concepts d’avion qui pourraient potentiellement exister en 2035. Leur point commun ? Ils sont censés pouvoir utiliser une énergie décarbonée. En l’espèce, il est question de miser sur l’hydrogène comme source d’énergie primaire. Leur nom ? ZEROe, comme Zéro émission.
Les trois avions ZEROe d’Airbus
Sur les trois concepts, deux d’entre eux présentent un profil traditionnel.
Le premier modèle envisagé s’appuie sur un design très classique, reposant sur des turboréacteurs à double flux. Il pourrait embarquer entre 120 et 200 passagers et franchir plus de 3 700 kilomètres. Il pourrait donc passer d’un continent à l’autre et serait donc à privilégier pour les vols long-courriers. L’hydrogène serait stocké dans des réservoirs situés vers l’arrière de l’appareil.
Le modèle suivant arbore aussi une ligne habituelle, à ceci près qu’il opte pour une turbopropulsion au moyen d’hélices. Cet avion serait plus adapté aux vols à courte et moyenne distance, puisqu’il ne transporterait que 100 passagers maximum sur une distance maximale d’environ 1 800 kilomètres. Cela permettrait par exemple de rallier une bonne partie de l’Europe depuis Paris.
C’est la troisième approche qui est la plus disruptive, avec un look proche d’une aile volante du fait d’un fuselage intégré. Son look rappelle le Boeing X-48. 200 personnes pourraient embarquer, mais sa capacité de franchissement n’est pas donnée. Selon Airbus « le fuselage exceptionnellement large ouvre de multiples possibilités pour le stockage et la distribution de l’hydrogène, ainsi que pour l’aménagement de la cabine ».
De nombreuses réflexions existent sur la manière de réduire l’impact environnemental du secteur aérien. Outre les efforts en matière d’ingénierie pour éviter de polluer, ou en tout cas le moins possible, pendant le vol, des recherches sont menées sur l’éventualité de faire voler les avions à d’autres altitudes. Airbus lui-même explore diverses pistes, à l’image de l’E-Fan X, un avion à propulsion électrique.
Dans le cadre du plan France Relance, le gouvernement prévoit 2,6 milliards d’euros entre 2020 et 2022 pour soutenir l’automobile et l’aéronautique. Et parmi les projets qui peuvent être soutenus figurent les futures générations d’aéronefs, qui devront être très sobres sur le plan énergétique et/ou qui pourront basculer sur l’hydrogène comme source d’énergie primaire. Comme le ZEROe, donc.
Il reste toutefois encore des défis à surmonter, et dont la résolution n’est pas forcément entre les mains d’Airbus. Tout d’abord, il faudra que les infrastructures aéroportuaires se transforment pour accueillir une aviation tournant à l’hydrogène. Il faudra des stocks. Et surtout, la production « propre » de l’hydrogène est aussi un sujet majeur, qu’il faudra résoudre, car ce n’est pas encore le cas.
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