C’est un dossier qui survient alors que la PlayStation 4 va bientôt tirer sa révérence, mais sur lequel Sony pourrait bien tirer quelques enseignements quand la PlayStation 5 arrivera dans le commerce. Dans un communiqué publié le 26 octobre, l’Autorité de la concurrence annonce la reprise d’une instruction contre Sony France. En cause ? La compatibilité des manettes tierces avec la PS4.
Rappel des faits : à partir de novembre 2015, Sony a déployé un outil technique ayant pour but d’entraver le fonctionnement de manettes tierces jugées contrefaisantes. L’industriel japonais a pris par ailleurs des mesures pour empêcher des entreprises de vendre des manettes avec la PS4. Concrètement, cela signifie que Sony refuse de les laisser adhérer à son programme de partenariat.
Risque d’entrave à la concurrence
L’affaire a fini par remonter jusqu’aux oreilles de l’Autorité de la concurrence, car cela pourrait s’apparenter à des entraves — Sony produit par ailleurs ses propres manettes. En effet, « Sony était susceptible d’avoir exploité sa position dominante […] pour freiner ou empêcher, voire dissuader, l’entrée et le développement de tiers sur le marché des manettes de jeux compatibles avec la console PS4 ».
Une procédure contentieuse a finalement été engagée contre l’entreprise nipponne, car si l’utilisation de mesures techniques contre des manettes contrefaites est compréhensible, sa proportionnalité dépend aussi des dispositions prises par Sony pour permettre à des fabricants tiers de travailler — en clair, d’obtenir la licence adéquate auprès de Sony.
Or, écrivait l’Autorité en novembre 2019, il a été constaté « que la politique d’octroi de licences de Sony manquait de clarté : en particulier, Sony n’informe pas systématiquement les tiers intéressés ni des suites données à leurs demandes ni, le cas échéant, des raisons pour lesquelles la licence leur est refusée ». Sony a donc fait des propositions pour redresser le tir, qui étaient soumises à consultation.
Ce sont ces propositions qui sont aujourd’hui retoquées et qui entraînent le renvoi du dossier à l’instruction, avec à la clé de possibles sanctions contre la société si aucune solution n’est trouvée. L’autorité déclare qu’elles « ne répondent pas de façon pertinente aux préoccupations de concurrence identifiées ». Si elles avaient été validées, l’Autorité de la concurrence les aurait rendues obligatoires.
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