Alors que l’élection présidentielle américaine arrive, Twitter a précisé une nouvelle fois qu’il modérera les tweets annonçant la victoire trop tôt de tel ou tel candidat. La mesure s’appliquera aussi à Joe Biden ou Donald Trump.

C’est ce 3 novembre qu’a lieu l’élection présidentielle américaine. Qui de Joe Biden ou de Donald Trump remportera ce scrutin ? La réponse à cette question pourrait en fait mettre du temps à arriver, car il y aura des dizaines de millions de bulletins à dépouiller, déposés le jour J, mais aussi envoyés en avance grâce au vote par anticipation — plus de 105 millions d’Américains ont opté pour cette méthode.

Or, il n’est pas impossible que l’une des deux équipes de campagne ait la tentation de crier victoire trop tôt, sans attendre les résultats officiels, surtout si une dynamique particulière se dessine lorsque les bulletins de correspondance ne seront pas encore pris en compte. C’est ce qu’aurait notamment laissé entendre Donald Trump, rapporte Axios, selon des trois sources qui auraient assisté à cette déclaration.

Le président américain va-t-il vraiment tenter de revendiquer la victoire avant l’heure ? Une chose est sûre : Twitter se prépare à modérer tout tweet de sa part qui irait dans cette direction. Début novembre, le réseau social a publié une série de messages expliquant la posture qu’il va adopter le jour du scrutin et dans les heures et les jours qui suivront au sujet de certains tweets discutables.

Il s’agit pour le site communautaire de rappeler à tout le monde les règles qu’il avait déjà énoncées mi-septembre. Concrètement, des avertissements pourront accompagner « les déclarations sur les résultats de l’élection avant qu’ils ne soient annoncés ». Comme il ne sera pas possible de modérer tout le monde, Twitter va cibler son contrôle sur trois types de situations :

  • Les comptes officiels de campagne et des candidats, entre autres ;
  • Les comptes basés aux USA ayant plus de 100 000 abonnés ;
  • Les comptes recevant une visibilité significative (plus de 25 000 retweets, citations ou appréciations).

Reste alors une question : qui se charge de déclarer officiellement les résultats ? Twitter a fait le choix d’opter pour deux sources : soit l’annonce par les officiels électoraux d’un État fédéré (par exemple, le Vermont, pour ce qui est du Vermont), soit au moins deux médias nationaux signalant un vainqueur potentiel. Les médias retenus sont : ABC, Associated Press, CBS, CNN, Decision Desk, Fox News et NBC.

Par ailleurs, au-delà de la question des déclarations qui pourraient être faites en avance, Twitter rappelle qu’il modérera tout tweet ou retweet incluant une information trompeuse ou discutable, en ajoutant une mise en garde ainsi qu’une source plus crédible. Par ailleurs, les appels à la violence, les tentatives de perturbation du scrutin, les représailles et tout autre message du même pourront être effacés.

Le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump // Source : YouTube/ Wall Street Journal

Le premier débat entre Joe Biden et Donald Trump

Source : YouTube/ Wall Street Journal

Les autres grandes plateformes se préparent aussi

Mais la plateforme aux mini-messages n’est en fait pas la seule à prendre des mesures de ce type. Ailleurs sur le web, des dispositions plus ou moins similaires sont prises. Facebook en particulier va lui aussi inclure une mise en garde en haut de ses services pour rappeler qu’il n’y a aucun vainqueur tant que les résultats n’auront pas été vérifiés et validés par des médias nationaux.

Sur d’autres sites, comme Google, YouTube, Instagram, WhatsApp et même Wikipédia, des mesures ont aussi été mises en place, ici en en suspendant aux USA l’onglet « récent » de la page des hashtags (pour Instagram), là en écartant les requêtes politiques d’un outil de saisie semi-automatique, qui fait des prédictions sur ce que les internautes recherchent (pour Google).

Concernant WhatsApp, la filiale de Facebook avait déjà intégré depuis des mois une limite dans la faculté de transférer un message viral — cette restriction n’avait pas été pensée spécialement pour les élections américaines, mais elle pourrait s’avérer en fin de compte utile. Facebook, d’ailleurs, a aussi suspendu les recommandations de groupe politique en prévision de l’élection américaine.

Toutes les mesures prises par ces grandes plateformes suffiront-elles à contenir les excès et dérives que cette ultime ligne droite politique pourrait déclencher ? On le saura sans doute au matin du 4 novembre.

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