Depuis le début de la pandémie, Apple et Google fournissent des outils aux citoyens, gouvernements et agences de santé. Au-delà de l’API construite en commun pour faciliter le traçage des contacts, les deux géants ont respectivement mis en ligne une page permettant de saisir à quel point les mesures de confinement affectent les mobilités des citoyens.
Du côté d’Apple, la collecte des données, anonyme, n’est qu’une métadonnée liée à Apple Plans : il s’agit du nombre de requêtes des utilisateurs pour des itinéraires (en voiture, en transports en commun ou à pied). Pour Google, la donnée extraite est plus précieuse : il s’agit de la localisation des smartphones Android, anonyme également. Elle est utilisée en temps normal pour afficher dans les résultats de recherche si un lieu est vide ou bondé — jusqu’aux rames de métro –, le tout, en temps réel.
Les premières données sur le début du confinement sont disponibles depuis le 3 novembre dans l’interface des deux sites. Apple présente des données jusqu’au 1er novembre, soit 3 jours de confinement et Google présente des données jusqu’au 30 octobre, soit 1 jour de confinement.
Que disent-elles ?
Déplacements limités…
Pour Google, la France est entrée dans une période de diminution des déplacements par rapport à la valeur médiane calculée sur les 3 dernières semaines.
On remarque donc que sur la journée du 30 octobre, les mesures de confinement, même si elles sont souples et contestées par les citoyens, ont eu un effet sur la fréquentation des lieux publics, connaissant une baisse forte même un jour ouvré. Au contraire, les lieux de résidence connaissent une hausse, ce qui semble normal — les Françaises et les Français ne pourraient pas être nulle part.
Lieu | Variation sur 24h par rapport à la médiane |
Commerces et loisirs | – 62 % |
Alimentation et pharmacies | – 22 % |
Parcs | – 27 % |
Transports en commun | – 48 % |
Lieux de travail | – 44 % |
Lieux de résidence | + 20 % |
Du côté d’Apple, les données confirment une baisse des déplacements. Les demandes pour des trajets en voiture ont baissé de 50 %, de 51 % en transports et de 68 % à pied. Apple n’ayant aucun système de géolocalisation, on ne peut pas dire où les utilisateurs se sont moins rendus par rapport à ces données. On note sur le graphique un léger rebond le premier samedi du confinement : annoncé en plein retour des vacances de la Toussaint, il semble normal que l’application Plans ait servie plus massivement le dernier week-end avant la rentrée des classes. Cette tolérance pour les retours a été d’ailleurs annoncée d’emblée par le gouvernement.
… mais moins limités qu’en mars
Pour tirer un enseignement de ces données brutes, il peut être utile de les comparer. En mars, nous avions écrit deux articles sur le sujet (Google / Apple), présentant également la méthodologie des deux géants. Lors du premier confinement, les chiffres présentés par ces rapports étaient bien plus importants.
Lieu | Variation |
Commerces et loisirs | – 88 % |
Alimentation et pharmacies | – 72 % |
Parcs | – 82 % |
Transports en commun | – 87 % |
Lieux de travail | – 56 % |
Lieux de résidence | + 18 % |
Le premier confinement, bien plus restrictif (commerces non essentiels, écoles, parcs et lieux de travail étaient fermés), avait eu un effet massif sur les déplacements et les fréquentations des Françaises et des Français. Les données d’Apple montrent également une chute des demandes d’itinéraires de l’ordre de 80 % en général.
La comparaison ne permet pas de donner une réponse ferme à la question que tout le monde se pose : est-ce que ce confinement léger suffira à faire baisser le taux de reproduction de base du virus (R) ? En revanche, les données confirment que la baisse des déplacements est bien présente, mais dans une proportion moindre par rapport au confinement de mars.
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