Le rapport avec le P2P est lointain, mais le souvenir de cet homme est proche. Proche, non pas seulement par sa personne, mais par ce qu’il a apporté au cinéma français. Né en 1941, le président d’Unifrance est décédé dans la nuit du mardi 11 février, alors qu’il assistait à la 53e Berlinale…

rapport avec le P2P est lointain, mais le souvenir de cet homme est proche. Proche, non pas seulement par sa personne, mais par ce qu’il a apporté au cinéma français. Né en 1941, le président d’Unifrance est décédé dans la nuit du mardi 11 février, alors qu’il assistait à la 53e Berlinale…

Daniel Toscan du Plantier était bien plus qu’un personnage qui se définissait lui même comme snob. C’était un grand producteur de cinéma qui donnait de toute sa personne pour lutter contre l’invasion du cinéma américain en Europe et imposer le cinéma français à l’étranger.

Parmis les auteurs produits par du Plantier : Fellini (Prova d’orchestra, La Cité des femmes, Casanova, E la nave va), Tarkovski (Le Miroir, Nostalghia), Pialat (A nos amours, Loulou, Police), Bergman (Fanny et Alexandre), Rohmer (La Marquise d’O), Truffaut (Le Dernier Métro), Pialat (Van Gogh, Garçu,),…

Avant d’être un (médiocre) gestionnaire, Daniel Toscan du Plantier était surtout un amoureux du 7e Art, sous toutes ses formes. Après sa déroute aux commandes de la Gaumont, François Mitterrand lui avait ainsi déclaré : « Sachez bien qu’à mes yeux, si vous n’êtes pas le seul auteur des pertes, vous êtes le seul auteur des films« .

L’ancien Président de la République l’avait même présenté en personne à Bill Clinton en tant que « Jack Valenti (ndlr : président de la MPAA) du cinéma français ».
En effet, depuis 1988, Toscan était le président d’Unifrance, l’organisme chargé d’exporter le cinéma français dans les salles obscures étrangères.

Sa vision très américaine de la mission de promoteur du cinéma était paradoxalement très en phase avec la défense de l’exception culturelle française. Sans cesse dans les aéroports du monde entier (particulièrement asiatiques), sa vie n’aura été rythmée que par celle du cinéma qu’il défendait. C’est en grande partie à lui que l’on doit à la France d’être un des derniers pays à connaître son propre cinéma, qu’il soit d’auteur ou dans des tons beaucoup plus légers. Son rêve était d’avoir un marketing français aussi aggressif aux Etats-Unis, que le marketing américain en France…

Sa mort et la chûte de Canal+ laissent place à nombre d’interrogations sur l’avenir du cinéma français.

Evoquant Pialat, mort il y a exactement un mois, Toscan confiait aux Cahiers du Cinéma :

« Pialat a tué l’artiste dans Van Gogh, et, d’une certaine façon, j’étais le complice de ce Maurice Pialat. J’ai bien compris que mon emploi dans le film, c’est le frère Théo. Un jour, Maurice m’a dit un peu de Gachet aussi. Après la mort de Vincent, Théo est devenu fou et meurt six mois après. Je vais bien voir dans six mois où j’en serai. »

Salut Théo…

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