C’est à partir du 18 novembre que les opérateurs de téléphonie mobile français auront le droit d’utiliser les fréquences qu’ils ont obtenues dans la bande 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz), qui a été aménagée pour servir à la 5G. Le régulateur des télécoms leur a en effet délivré les autorisations adéquates le 12 novembre, concluant ainsi une procédure d’attribution lancée en décembre 2019.
Mais dans les faits, cela ne veut pas forcément dire que les réseaux 5G seront forcément allumés dès le 18 novembre. En fait, il faudra sans doute patienter quelques semaines avant d’apprendre que tel ou tel opérateur a officiellement lancé son réseau en ultra haut débit mobile. Deux d’entre eux en tout cas semblent décidés à patienter jusqu’au mois de décembre : il s’agit de SFR et Orange.
Dans un message publié sur Twitter le 16 novembre, l’opérateur évoque ainsi un coup d’envoi du déploiement le mois prochain, à une date qui reste indéterminée. Ce n’est pas la première fois que le groupe évoque cette échéance : déjà début novembre, un lancement à la toute fin de l’année était déjà annoncé. Le groupe n’a pas encore dévoilé ses forfaits 5G, mais vend depuis cet été des smartphones compatibles.
Chez Orange, c’est aussi les quatre dernières semaines de l’année qui sont en ligne de mire. Dans une page dédiée, le groupe évoque une arrivée de l’ultra haut débit mobile en deux temps, avec une première phase en décembre incluant une hausse significative des débits, à condition d’être dans une zone couverte, d’avoir un forfait adéquat ainsi que le smartphone 5G.
Du côté de Bouygues Telecom et Free Mobile, on est davantage dans le flou. Une rubrique du premier signale juste que l’autorité de régulation des télécoms « a autorisé l’usage des nouvelles fréquences 5G fin 2020 » et que c’est donc à ce moment-là que « Bouygues Telecom ouvrira alors son réseau 5G ». Quant au second, il était plutôt question d’un coup d’envoi aux alentours des fêtes de fin d’année.
Des délais incompressibles
Comme l’expliquaient début novembre 01 Net mais aussi le président du régulateur des télécoms, divers facteurs peuvent expliquer un décalage entre le feu vert de l’Autorité de régulation des communications électroniques et l’allumage effectif de la 5G. Outre des considérations commerciales et stratégiques pouvant inciter à ne pas dévoiler son jeu trop tôt, il y a aussi des contraintes réglementaires.
« Les opérateurs ont déposé des demandes d’autorisations techniques auprès de l’Agence nationale des fréquences après l’enchère de positionnement qui s’est tenue le 20 octobre dernier. Ce qui enclenche un délai de quatre semaines incompressibles », expliquait ainsi le président du régulateur des télécoms. Ils doivent aussi prévenir en amont les mairies de l’usage de nouvelles fréquences un mois avant.
Ces différents paramètres — réglementaires et concurrentiels — expliquent pourquoi les opérateurs se projettent plutôt sur le mois de décembre, bien que le régulateur des télécoms les voyait accoucher d’un embryon de réseau 5G quelque part entre le 20 et le 30 novembre. La communication de chacun des quatre opérateurs sera à ce titre à surveiller de près.
Le déploiement de la 5G en France s’étalera vraisemblablement sur dix ans. Compte tenu de l’ampleur du chantier et de sa durée, la majorité des Français et des Françaises ne verra pas l’ultra haut débit mobile avant au moins deux ans (à titre indicatif, il est prévu qu’en 2025 l’accès à la 5G soit une réalité pour deux tiers de la population). Dès lors, il est inutile d’acheter un smartphone 5G ou de souscrire un forfait 5G.
(mise à jour avec la remontée du sujet au jour J)
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