Le câblo-opérateur NTL est le 1er fournisseur d’accès Internet par Câble en Grande-Bretagne, avec 60% de part de marché. Cette société est connue en France, pour avoir été une des premières à proposer un accès haut débit par câble 512kbps / 128 kbps sans aucune limitation, en download comme upload, et ce contrairement aux autres acteurs du marché. La filiale NTL France a depuis été rachetée par Noos.
A l’heure où les FAI croulent sous le trafic généré par le peer-to-peer, et ce dans tous les pays d’Europe, certains prennent à son encontre des mesures restrictives.
NTL Grande-Bretagne a, depuis une semaine, mis en place une limite de 1 Gigabytes de données transférées en download par client et par mois. Interrogé par le site anglais ZDNET UK, Aizad Hussein, directeur de la filiale » particuliers » de NTL (NTL Home), a déclaré que » Le but de la nouvelle directive est de s’assurer que nos clients à nos offres reçoivent équitablement un accès à Internet à haut débit et en permanence. En résumé, cette directive permettra de s’assurer qu’une minuscule minorité de très gros utilisateurs ne causent pas une saturation du réseau, et n’affecte pas le plaisir des autres. «
NTL définit que 1 Go équivaut à » 200 morceaux de musiques, 650 petites vidéos, 10,000 images ou environ 100 logiciels de grosse taille téléchargés par jour « . NTL insiste néanmoins sur le fait que les utilisateurs seront autorisés à dépasser cette limite occasionnellement, mais pas régulièrement. Ceux qui la dépasseront trois ou plusieurs jours de suite dans une période de deux semaines seront avertis par le FAI.
La nouvelle du changement des conditions d’utilisations de la ligne à haut débit par NTL, divulguée Vendredi 7 février, à immédiatement suscité la colère des abonnés, et soulevé une vague de protestations sur ces pratiques. Les clients ayant souscris à une ligne à 1Mbps (1024 Kbps) sont les premiers concernés par cette mesure. Ayant investit à augmenter le débit de leurs connexion, ils seront les premiers à franchir cette limite. NTL UK cherche néanmoins à les rassurer, en annonçant la » recherche d’une solution équitable, notamment d’une limite en fonction du débit de la ligne souscrite « .
Le site NTLHellWorld (jeu de mot sur NTL et » Hell » qui signifie » enfer » en anglais), qui existe depuis deux ans maintenant, s’est fait le porte-parole de la colère des abonnés. Il envoie régulièrement des lettres de protestations au FAI, et publie nombre d’articles acerbes.
Nous avons voulu contacter NTL UK, pour demander quelles étaient ses motivations pour imposer une telle contrainte. Nous n’avons reçu aucune réponse de leur part. Parallèlement, nous avons aussi contacté la filiale française de NTL, devenue depuis 2000 une filiale du câblo-opérateur français Noos : sans succès.
Outre l’apparente bonne volonté du FAI de garantir un haut débit constant à tous ses abonnés, on peut y voir un signe de la faiblesse économique de NTL, qui affiche des pertes record depuis maintenant deux mois. Le coût de fonctionnement de ses infrastructures, et surtout une éventuelle augmentation de celles-ci, ne serait pas compensé par un chiffre d’affaire relativement faible.
Il est bien entendu que dans de telles conditions, l’utilisation d’un quelconque logiciel de peer-to-peer semble quelque peu limitée.
British Telecom avait tenté en octobre 2001 de bloquer les ports employés par les principaux logiciels de peer-to-peer de l’époque. Face à la vague de protestations soulevées, BT avait vite abandonné ce projet.
Cette mesure relance encore une fois le débat sur l’assimilation à l’illégalité des réseaux peer-to-peer, et surtout le trafic énorme (plus de 90% du trafic des FAI la nuit, selon une récente étude) qu’ils génèrent. Cet exemple pourrait bien faire boule de neige sur d’autres FAI de Grande-Bretagne, étant donné le flou qui entoure le peer-to-peer et les systèmes de transfert de fichiers dans la législation d’Outre-Manche.
Liens
NTL
Article ZDNET UK
Article BBC Technology News
NTLHellWorld
British Telecom
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