Prévu le 12 novembre, puis le 27 et maintenant le 4 décembre, le bannissement de TikTok aura-t-il lieu aux États-Unis ? En tout cas, l’application fait son possible pour y échapper.

L’horizon de TikTok aux États-Unis est toujours aussi incertain. Si la célèbre application a jusqu’à présent évité l’exclusion du marché américain, elle reste toutefois menacée par un revirement des autorités, qui l’accusent d’être un cheval de Troie pour la Chine. Pour sortir du collimateur de Washington, l’entreprise chinoise ByteDance doit accepter de vendre ses actifs internationaux à des intérêts américains.

Une porte de sortie avait bien été trouvée avec un deal conclu entre Oracle et Walmart d’un côté et TikTok de l’autre. Mais un malentendu s’est niché dans les détails de l’accord conclu entre les trois parties. Depuis, les négociations ont repris pour tenter de rattraper le coup et éviter un capotage dans la dernière ligne droite. Le tout, dans des conditions difficiles, car la Maison-Blanche laisse planer la menace de ses sanctions.

Glissade du calendrier

En effet, plutôt que de les lever, Washington repousse toujours l’échéance. Initialement, une date butoir était fixée au 20 septembre, à partir de laquelle il n’est plus possible de télécharger l’application aux USA — mais elle reste utilisable. Puis, le 12 novembre, c’est une exclusion pure et simple qui aurait dû avoir lieu. Mais depuis, le sursis est prolongé de semaine en semaine, dans l’attente d’un deal final.

Avant le jour fatidique, une première extension de deux semaines avait été octroyée par le comité pour l’investissement étranger aux USA (CFIUS), un organe interministériel rattaché à l’administration américaine dont la mission est de surveiller les acquisitions de sociétés américaines par des investissements étrangers. De fait, il n’était alors plus question du 12 novembre, mais du 27.

Maintenant, il est question du 4 décembre. Bloomberg rapporte dans son édition du 25 novembre que le département du Trésor a accepté de faire preuve de souplesse pour que le CFIUS puisse examiner de nouveaux documents fournis par ByteDance dans le cadre de son deal avec Walmart et Oracle. Deal dont le succès dépend de l’approbation du CFIUS, et donc de l’administration Trump.

Une porte de sortie avec Joe Biden ?

Hasard du calendrier, le dossier tombe au moment où les États-Unis sont occupés à la séquence post-électorale de l’élection présidentielle américaine, qui a vu émerger Joe Biden comme le vainqueur du scrutin. Or, le président Donald Trump renâcle à admettre sa défaite, en ne cessant pas de crier à la fraude et au complot  — sans toutefois avoir été en mesure de produire la moindre preuve devant les tribunaux.

TikTok pourrait échapper de cette séquence si l’administration Biden rend caduques les mesures prises par le précédent gouvernement. Mais encore faut-il que d’ici-là l’application parvienne à convaincre le CFIUS de lui accorder encore du temps ou, sinon, temporise en allant en justice pour contester les décisions de l’exécutif. En somme, TikTok doit réussir à tenir jusqu’à la passation de pouvoir, le 20 janvier 2021.

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