Il a volé et il ne s’est pas écrasé. Le Boeing 737 Max, qui a été cloué au sol depuis mars 2019, a eu droit mercredi 2 décembre à un vol de démonstration d’un peu moins d’une heure. Il s’agissait pour la compagnie aérienne opérant cet exemplaire, American Airlines, de montrer que cet appareil est désormais complètement fiable, après les interventions techniques opérées par Boeing.
American Airlines est évidemment très soucieuse du retour opérationnel de ce modèle. Sa flotte comporte 24 Boeing 737 Max et 76 autres sont en commande. La compagnie est d’ailleurs aujourd’hui la troisième au monde à en avoir le plus en service et l’une de celles qui en a le commandé le plus. Elle a intérêt à ce que les liaisons aériennes reprennent et que le public retrouve confiance dans cet avion.
C’est pourquoi la compagnie a eu l’idée de ce vol promotionnel, à bord duquel se trouvaient des journalistes, afin qu’ils puissent témoigner du bon comportement de l’appareil. Ce n’est d’ailleurs pas le premier du genre, ni le dernier. La veille, un autre vol de ce type a eu lieu, cette fois avec le PDG du groupe et sa femme. Trois autres sessions identiques sont prévues dans les jours à venir, avec à bord des employés.
La reprise des liaisons commerciales aux États-Unis avec le 737 Max est planifiée pour le 29 décembre, en tout cas pour American Airlines.
Ces vols de réassurance traduisent nettement l’inquiétude de Boeing et des compagnies aériennes face à la perte de confiance du public à l’égard de cet aéronef. Précédemment, d’autres vérifications en condition réelle ont eu lieu, notamment avec l’administration de l’aviation civile aux États-Unis. Son patron s’est d’ailleurs trouvé à bord en septembre, là encore pour montrer qu’il n’y a rien à craindre.
Autorisation de vol accordée en novembre
L’autorisation de sillonner à nouveau le ciel américain est très récente. Après presque deux ans de travaux pour réhabiliter l’avion, l’administration de l’aviation civile américaine a pris la décision le 18 novembre de donner son feu vert. Cependant, il reste encore à persuader les autres grandes autorités de régulation dans le monde, notamment au sein de l’Union européenne, qui est un autre grand marché du 737 Max.
Les interventions de Boeing sur son appareil ont été de trois ordres : sur un plan logiciel d’abord, en revoyant notamment le dispositif MCAS, qui vise à éviter un décrochage de l’avion dans certaines circonstances. Au niveau matériel ensuite, encore sur le MCAS, mais aussi l’emplacement et la redondance de certains équipements. En matière de formation enfin, pour que les pilotes maîtrisent mieux le 737 Max.
Le chantier a été considérable, à la hauteur de la crise vécue par l’aéronef, qui détient désormais le triste record de l’avion civil ayant subi la plus longue immobilisation au sol de l’histoire. Il faut dire que la situation était critique : deux catastrophes aériennes, survenues en octobre 2018 et mars 2019 et impliquant le 737 Max, ont causé la mort de 346 personnes. Dans les deux cas, la même cause avait été identifiée.
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