Tout le monde s’accorde à dire que les robots bipèdes et quadrupèdes conçus par Boston Dynamics sont tout à fait remarquables. Les nombreuses publications consacrées à leur aisance et à leurs facultés de faire toutes sortes de pirouettes en témoignent. Mais une fois la prouesse technique applaudie, quels peuvent être les débouchés concrets de pareils engins ?
À cette question, la réponse peine à émerger. Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : en moins de dix ans, Boston Dynamics a déjà changé trois fois de propriétaire. Cette société américaine, issue du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a d’abord été achetée en 2013 par Google. Quatre ans plus tard, elle passe dans les mains du conglomérat nippon SoftBank. Et maintenant, la voilà qui rejoint Hyundai.
La nouvelle a été rapportée le 9 décembre par la presse sud-coréenne. La marque née au pays du matin calme, surtout connue pour ses activités dans l’industrie automobile, a mis d’importants moyens pour cette acquisition, puisque le montant de cette transaction est annoncé à un milliard de wons, soit environ 770 millions d’euros. L’officialisation du rachat de Boston Dynamics n’a pas encore eu lieu.
Vers un usage industriel dans l’automobile ?
Les projets de Hyundai avec Boston Dynamics restent à découvrir. Les robots construits par l’entreprise américaine ont été envisagés dans un certain nombre de secteurs, dont la défense (l’armée s’y est intéressée un temps, avant de passer à autre chose parce qu’ils faisaient trop de bruit), la logistique, l’industrie ou, plus dystopique, à de la surveillance de la population.
Compte tenu des activités de Hyundai, un déploiement dans sa chaîne de production de véhicules semble le plus évident, dans un contexte d’automatisation toujours plus fort des processus industriels. Si les robots actuels de Boston Dynamics ne s’y prêtent peut-être pas aujourd’hui, la société pourrait tout à fait s’appuyer dessus pour inventer une nouvelle génération de travailleurs mécaniques.
Aux difficultés de savoir quoi faire de ces robots s’ajoute une certaine appréhension, en particulier au sein du public, à voir émerger des machines toujours plus performantes. Au-delà de tout ce que peut véhiculer la science-fiction comme peur, c’est la crainte de se voir remplacer par des systèmes ou des algorithmes — ce qui se produit déjà dans des métiers ayant une faible valeur ajoutée et dont les tâches sont répétitives.
C’est d’ailleurs sans doute l’une des raisons qui ont conduit Google à se séparer de Boston Dynamics. Dans un mail de 2016 obtenu par Bloomberg, une responsable de la firme de Mountain View mentionnait cette inquiétude croissante. « Nous commençons aussi à voir des aspects négatifs, comme le fait que c’est terrifiant et que [les robots] sont prêts à prendre le travail des humains. »
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