Free l’avait dit au début de l’automne : il attendrait la toute fin de l’année pour présenter ses forfaits 5G. C’est chose faite : le 15 décembre, le quatrième opérateur a dévoilé sa stratégie dans l’ultra haut débit mobile, en présentant trois formules — deux pour sa clientèle dans le fixe et un dernier pour les autres mobinautes. Et comme on pouvait s’y attendre, Free Mobile a encore fait du Free Mobile.
Free Mobile lance la 5G sans toucher au prix
En clair, Free Mobile propose la 5G sans hausse de prix. C’est exactement ce qu’il avait fait du temps de la 4G, en 2013, en offrant la norme suivante à sa clientèle en 3G , avec en plus 20 Go de données mobiles. Rebelote sept ans plus tard : le forfait principal est maintenu à 19,99 euros par mois pour les clients qui ne sont pas par ailleurs abonnés à une offre fixe chez Free. Par contre, les données mobiles passent à 150 Go.
Pour les personnes qui sont clientes de Free dans le fixe, Free Mobile propose un tarif plus bas (15,99 euros pour les abonnés Freebox et 9,99 euros pour les abonnés Freebox Pop) et une enveloppe mobile illimitée en 5G. « Fidèle à son histoire, Free a décidé de démocratiser l’accès à la 5G en maintenant ses prix, en augmentant le volume de données (fair use data) et en incluant la 5G dans le Forfait Free », se félicite le groupe.
À titre de comparaison, les trois autres opérateurs qui ont déjà dévoilé leurs cartes ont une grille tarifaire un peu plus élevée : SFR démarre à 40 euros par mois pour 80 Go, Orange se place à 39,99 euros par mois pour 70 Go et Bouygues Telecom est à 24,99 euros par mois pour 130 Go. Ces tarifs sont indiqués sans les avantages conférés par les périodes de remise et autres gestes commerciaux.
Free Mobile ne s’attarde guère sur les autres caractéristiques de ses forfaits, comme les SMS ou les MMS illimités, ainsi que les appels vers ou depuis telle ou telle destination. Ce n’est pas vraiment l’enjeu essentiel de la 5G. Ce qu’on attend de savoir, ce sont les débits, la portée, la latence et la couverture. Il suffit de toute façon de se référer à l’offre 4G déjà en place pour savoir ce qui sera proposé en 5G.
Il reste à voir comment les trois concurrents de Free Mobile vont réagir face à ce nouveau « coup » du trublion des télécoms. Un coup qui a certainement été envisagé dans les états-majors. On peut supposer que chacun des opérateurs a un plan prêt à être mis en œuvre pour résister — le plus évident serait une baisse de prix. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela que leur forfait est un peu haut, afin de pouvoir descendre.
Free Mobile dit couvrir 40 % de la population en 5G
L’autre grande annonce de l’opérateur est son degré de couverture : l’opérateur clame qu’il est en mesure de fournir de la 5G à près de 40 % de la population hexagonale, ce qui est un seuil bien supérieur à ses concurrents. Free Mobile, qui était toujours dernier sur le nombre de sites déployés, a-t-il profité du confinement en 2020 pour discrètement installer encore plus d’antennes-relais, au nez et à la barbe de ses rivaux ?
Pas du tout : l’opérateur se sert en fait de son réseau existant en 4G pour le convertir en 5G. En effet, les opérateurs ont la possibilité de se servir de la bande 700 MHz pour acheminer des communications en ultra haut débit mobile. Or des sites en 700 MHz, Free Mobile en a beaucoup : 17 600 actifs, sur 20 500 autorisés. Et selon l’opérateur, 5 255 d’entre eux sont d’ores et déjà reconvertis et actifs pour la 5G.
Il faut toutefois comprendre quelle est la nature des propriétés de la bande 700 MHz, qui est une bande « basse ». Ces fréquences sont excellentes en termes de propagation dans les bâtiments et de portée (c’est pour cela que Free Mobile couvre autant avec assez peu de sites), mais leur débit est faiblard — en tout cas, faiblard pour qui attend de la 5G un gap énorme avec la 4G.
Free Mobile ne va pas miser que sur la bande 700 MHz. Il va aussi utiliser la bande 3,5 GHz, qui est la bande cœur de la 5G. Celle-ci offre le profil le plus équilibré : des débits élevés, une portée honorable et une pénétration acceptable dans les bâtiments. Or, Free Mobile n’a (comme aucun autre opérateur d’ailleurs) pas encore de réseau en place en 3,5 GHz. Il ne va compter au début que sur 373 sites en 3,5 GHz.
Il est d’ailleurs intéressant de voir ce que dit et ne dit pas Free Mobile sur chacune de ces bandes. Pour celle en 700 MHz, l’opérateur ne parle absolument pas des débits. C’est la bande 3,5 GHz qui a droit à un descriptif flatteur, où l’on parle de « débits ultra-rapides », avec des fréquences qui « permettent d’augmenter considérablement les débits, jusqu’à trois plus rapides que la 4G ».
Free revendique dont avoir le « plus grand réseau mobile 5G en France », mais si l’on est pas trop exigeant sur les débits — car si la bande 700 MHz a bien été identifiée pour participer à l’ultra haut débit mobile, ses propriétés la rendent intéressantes pour d’autres raisons. Les autres opérateurs, qui ne misent pas sur la bande 700 MHz, pourraient d’ailleurs en jouer, en suggérant que Free Mobile ne fournit pas de la « vraie 5G ».
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