La capitale française est pour l’instant à l’écart du déploiement de la 5G. Cela pourrait changer d’ici quelques semaines.

Cela se voit aisément sur les cartes de couverture montrant l’état du déploiement de la 5G en France. Paris est l’une des rares grandes villes à se passer pour l’instant de l’ultra haut débit mobile, alors que son déploiement est en cours depuis fin 2020. C’est vrai pour SFR, Free Mobile et Bouygues Telecom, un peu moins pour Orange, car sa carte suggère que ses signaux desservent une partie de la capitale.

Ce relatif retard s’explique par le fait que la mairie organisait une conférence citoyenne. Plus exactement, il y a eu trois sessions, selon une fiche de synthèse de la ville, entre novembre et décembre 2020. 80 personnes ont émis 21 recommandations autour de cinq thèmes. « Toutes ces recommandations seront intégrées à la nouvelle charte de téléphonie mobile adaptée à la 5G », précise Paris.

Une charte qui s’impose aux opérateurs

Or justement, l’allumage des réseaux 5G est conditionné par cette charte de la téléphonie mobile mise à jour, à laquelle les opérateurs devront se soumettre. Cette charte n’est pas nouvelle : elle est négociée depuis 2003 avec l’industrie des télécoms et vise « à maîtriser l’évolution de l’exposition aux ondes électromagnétiques des Parisiennes et des Parisiens » au rythme des nouvelles générations de téléphonie mobile.

Les choses toutefois seraient sur le point de se débloquer. Invité le 5 janvier sur BFM Business, Xavier Niel a déclaré que ce ne serait plus qu’une question de semaines avant que la 5G ne débarque vraiment à Paris. Cela pourrait avoir lieu avant la fin du mois de février pour tous les opérateurs. L’enjeu est de taille : la capitale compte 2 millions d’habitants, plus toutes les personnes de passage.

Xavier Niel, en 2012. // Source : Kmeron

Xavier Niel, en 2012.

Source : Kmeron

À cette occasion, le fondateur de Free Mobile s’est montré plutôt conciliant vis-à-vis de cette démarche, même si l’intéressé juge les craintes autour de la 5G excessives. « Parce que Paris a été une ville prudente, il y a eu une peur. La ville a essayé de faire les choses plutôt bien. J’étais un peu critique il y a un mois mais j’ai l’impression que les choses avancent dans le bon sens », a-t-il déclaré.

Conscient des appréhensions existantes, le président régulateur des télécoms d’alors, Sébastien Soriano, conseillait aux opérateurs de ne pas passer en force, mais de se montrer respectueux des initiatives citoyennes de ce type. « S’ils n’ont pas besoin de l’autorisation du maire, […] ce serait vraiment de bon aloi que les opérateurs respectent ces concertations. »

L’existence d’un risque avéré pour la santé humaine du fait des ondes, lorsque celles-ci sont dans les normes réglementaires, n’a pas été prouvée par le consensus scientifique. C’est ce qu’a montré un rapport sur les aspects techniques et sanitaires du déploiement de la 5G remis au gouvernement en septembre. Début 2021, un autre rapport sanitaire est attendu.

Capteurs d’exposition et contrôles en hausse

Soucieuses de dissiper les craintes sur la 5G, les autorités ont pris des initiatives pour que l’innocuité de l’ultra haut débit mobile puisse être observée par des faits. Ainsi, les effets des ondes ont été évalués lors de la mise en place de stations expérimentales. De son côté, le secrétaire d’État chargé du numérique a annoncé une hausse des contrôles pour les smartphones et les antennes-relais.

Le 20 novembre, il a aussi été annoncé par l’Agence nationale des fréquences la mise en place de trois capteurs d’exposition (dans le huitième arrondissement de Paris) pour que l’on puisse suivre l’évolution éventuelle de l’exposition aux ondes électromagnétiques. Ce dispositif a été étendu à d’autres villes, dont Nantes et Marseille. Ce suivi ratisse large et ne se limite pas à la seule 5G.

Selon l’agence, « ils sont implantés en hauteur et placés à environ 100 mètres d’une antenne qui devrait être prochainement activée en 5G. Des mesures sont réalisées périodiquement, sur une durée de 6 minutes, à différents moments de la journée et de la nuit. Afin de détecter les fluctuations d’exposition, ces capteurs mesurent les niveaux d’exposition toutes les 2 heures environ ».

Source : Numerama

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