Le consortium en charge de la norme Wi-Fi annonce la mise en place du processus de certification du Wi-Fi 6E. Derrière ce nom se cache l’avenir du plus célèbre des protocoles de connexion sans fil.

L’avenir du Wi-Fi se dessine peu à peu. Le 7 janvier 2021, le consortium Wi-Fi Alliance annonce la mise en place du programme de certification Wi-Fi 6E, afin de permettre aux futurs produits qui arriveront sur le marché d’arborer l’étiquette « Wi-Fi CERTIFIED 6™ » avec l’interopérabilité 6E. Les premiers appareils concernés devraient d’ailleurs faire leur apparition au cours du premier trimestre 2021.

La diffusion du matériel certifié Wi-Fi 6E se fera à un rythme modéré. Citant les estimations du cabinet d’analyse IDC, le consortium table certes en 2021 sur 338 millions d’appareils, mais ça ne représentera qu’une portion réduite de la totalité des équipements concernés. En 2022, selon IDC, le Wi-Fi 6E ne concernera que 20 % des appareils en Wi-Fi 6, qui n’est lui-même qu’une norme parmi d’autres.

Un nouveau Wi-Fi, de nouveaux débits

Si tous ces sigles vous échappent, sachez que le consortium Wi-Fi Alliance a décidé en 2018 de changer la façon de présenter les générations du célèbre protocole de connexion sans fil. L’utilisation de codes mélangeant chiffres et lettres (802.11a, 802.11g, 802.11ac, etc.), dans un ordre pas toujours très clair, échappait au grand public. Aussi a-t-il été décidé de basculer sur un système plus simple.

Ainsi, la norme Wi-Fi 5 est sortie en 2014 (802.11ac) et la génération d’après, Wi-Fi 6, est prévue pour 2021 (802.11ax). Mais pourquoi le consortium s’est-il mis à remettre une lettre dans la nomenclature, alors qu’il voulait faire plus simple ? En fait, l’alliance souhaite avoir un nom permettant de distinguer les appareils capables de faire passer les liaisons sans fil sur la bande 6 GHz.

Jusqu’à présent, les réseaux Wi-Fi passaient par deux bandes de fréquences : la bande 2,4 GHz et la bande 5 GHz. Or, plusieurs facteurs ont poussé en faveur d’un élargissement du Wi-Fi à de nouvelles fréquences non attribuées : un relatif engorgement des bandes déjà utilisées, des contraintes de partage car le protocole de communication n’est pas le seul à utiliser ces fréquences et des soucis de brouillage.

Aussi y a-t-il un mouvement visant à ouvrir des portions non attribuées de la bande 6 GHz au Wi-Fi. Cette ouverture présente divers avantages : outre le désengorgement des bandes actuelles et la résolution des soucis de brouillage et de contraintes de partage, l’arrivée du Wi-Fi sur la bande 6 GHz va permettre des débits plus importants encore, mais aussi des temps de latence réduits.

Aux États-Unis, la commission fédérale des communications a ainsi décidé de donner accès à un segment de 1 200 MHz dans la bande 6 GHz au profit du Wi-Fi, rappelle ainsi le consortium. Un mouvement semblable est observé dans d’autres pays, comme en Europe, au Japon, au Canada, en Corée du Sud, au Brésil, à Taïwan ou encore au Mexique, à des stades plus ou moins avancés.

En France aussi, la bascule vers le Wi-Fi 6 GHz fait l’objet de travaux, mais avec attention. En juin dernier, l’Agence nationale des fréquences rappelait que cette bande accueille partout en Europe des liaisons montantes vers des satellites de communication ou des liaisons hertziennes point à point. Il y a donc des enjeux importants pour éviter que la cohabitation entre tous ces signaux se passe mal.

Autre préoccupation à considérer, que le Wi-Fi 6 GHz ne perturbe pas les systèmes de communications pour les métros automatiques, qui utilisent la bande harmonisée ITS située juste au-dessous de 5 935 MHz, rappelle l’Agence. « Dans ce contexte, des limites strictes doivent être définies pour éviter les rayonnements non désirés sous 5 935 MHz », explique-t-elle.

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