Depuis plusieurs années, l’entreprise Sonos développe et commercialise des produits audio pensés pour la maison. Dans son catalogue, on trouve des enceintes plus ou moins compactes et des barres de son, entre autres accessoires conçus pour profiter de ses sources de divertissement avec un rendu acoustique de meilleure facture. Le credo de la marque est plus ou moins similaire à celui d’Apple : miser sur la simplicité d’utilisation, quitte à opter pour un système fermé avec les limitations que cela implique, et la qualité de finitions (hardware comme software).
Sonos met par ailleurs régulièrement en avant le caractère évolutif de ses produits. On peut très bien commencer par une enceinte, puis en acquérir une deuxième plus tard pour créer une vraie configuration stéréo. Il y a le côté multiroom (des enceintes disposées un peu partout dans sa maison vers lesquelles on peut envoyer la même source) et il y a le côté multichannel (relier plusieurs enceintes entre elles). Grâce à cette fonctionnalité, on peut créer un vrai système home cinéma, alors composé d’une barre de son, de deux enceintes surround (à l’arrière) et d’un caisson de basse. Comme la facture est élevée (1 500 euros minimum), on s’est demandé si cela valait le coup et, par extension, le coût.
Comment créer son home cinéma Sonos
L’élément central : la barre de son
Les produits Sonos sont disponibles en noir et en blanc. Même les barres de son et le caisson de basse.
La barre de son est l’élément central d’une configuration 5.1 Sonos. C’est la première pierre à poser, ce qui revient à dire le premier élément à acquérir. Dans son catalogue, le constructeur propose deux modèles : la Beam (449 euros) et la Arc (899 euros). Seule la deuxième citée est compatible avec le format Dolby Atmos, le meilleur du moment avec des effets 3D (y compris en hauteur). Elle se destine à un public plus exigeant — et prêt à payer un prix élevé –, là où la Beam constitue un excellent rapport qualité/prix. Bien évidemment, la taille de la pièce à sonoriser peut avoir une incidence sur le choix. Par exemple, un grand salon accueillera plus volontiers une Sonos Arc, dotée de onze haut-parleurs. À l’inverse, si votre pièce est petite, on vous conseillera plutôt la Sonos Beam, dont les cinq haut-parleurs peuvent largement suffire.
La Beam comme la Arc s’appuient sur des prestations acoustiques d’excellente facture. Elles parviennent sans trop de mal à faire cohabiter des dialogues clairs et des séquences d’action ébouriffantes, avec une ampleur intéressante et un équilibre appréciable. C’est encore plus vrai pour la Arc, très puissante. Elle se paie en prime le luxe de restituer du Dolby Atmos avec des effets 3D surprenants et qui englobent très bien, suffisamment pour donner l’illusion.
L’ajout évident : les deux enceintes satellites
Pour un rendu vraiment immersif, on ne saura se satisfaire d’une barre de son. Dès lors, il existe un ajout évident : deux enceintes satellites, disposées derrière soi, de chaque côté. Dans le catalogue Sonos, la One, proposée à 229 euros (199 euros sans micro), fait amplement l’affaire pour un coût maîtrisé (400 euros environ pour la paire). Associer deux petites enceintes à sa barre de son permet d’améliorer considérablement les performances acoustiques de la zone d’écoute. On gagne aussi bien en profondeur (les effets venant de derrière) qu’en largeur (on ressent mieux les différences entre ce qui se passe à gauche et à droite). C’est là où la notion de cinéma à la maison prend vie. En outre, la One repose sur un design sobre et compact. Elle peut facilement être dissimulée dans un intérieur, avec ou sans pied (disponible en option).
L’option de luxe : le caisson de basse
Pour aller encore plus loin dans la précision acoustique, il est possible d’acquérir le caisson de basse, sobrement baptisé Sub. Problème ? Il coûte très cher : 799 euros. Avec ce tarif très élevé, le produit ne constituera pas un achat indispensable aux yeux du grand public. D’autant que ses bénéfices, certes réels, restent subtils. Le Sub permet de soulager la barre de son sur le rendu des graves, faisant grimper d’un cran tous les éléments qui constituent le rendu. Comme beaucoup d’autres accessoires du genre, le Sub n’est regretté que quand il est désactivé.
Autrement dit, une fois qu’on l’a essayé, on ressent vraiment une différence quand il n’est plus là. Avec lui, l’assise dans les basses est de meilleure tenue. On gagne tout à la fois en précision et en percussion (les amateurs apprécieront), quand le contenu s’y prête. La meilleure plage dynamique permet d’affiner le spectacle tandis qu’on gagne aussi en musicalité. Comme pour les One, Sonos a opté pour des mensurations maîtrisées. Il ne s’agit pas d’un cube qui prend de la place, plutôt d’un parallélépipède suffisamment fin pour être glissé sous un canapé (le Sub ne vibre pas).
Avantages et inconvénients
La simplicité selon Sonos
Le système Sonos dispose d’une calibration acoustique Trueplay, hélas réservée aux propriétaires d’un iPhone.
Sonos prône la simplicité avec ses produits : simplicité d’installation (il ne reste que les câbles d’alimentation), simplicité de configuration (tout passe par une application iOS ou Android claire qui explique toutes les étapes à suivre) et simplicité d’utilisation. Une fois son home cinéma créé dans la pièce de son choix, il n’y a plus qu’à profiter de ses vertus. Depuis le menu système accessible dans l’application (zéro interface TV), il est possible d’ajuster plusieurs paramètres à sa guise : activation/désactivation du Sub, suppression d’un élément, accès à un égaliseur, gestion de l’audio surround (distance, niveau sonore par rapport à la barre), gestion de l’audio sub ou encore synchronisation des dialogues (si vous percevez un décalage).
Comme la Sonos Beam et la Sonos Arc ne disposent que d’un seul port HDMI, c’est le téléviseur qui se charge de transiter le son depuis l’appareil utilisé. En pratique, cela évite d’avoir à jongler entre plusieurs entrées depuis l’application Sonos (il n’y a pas de télécommande physique). Vous allumez votre téléviseur, vous choisissez la bonne entrée et vous n’aurez pas à vous occuper du son. Tout est automatique et il n’y a rien de plus à allumer. Le volume peut se gérer de diverses manières : depuis l’application, par l’intermédiaire des zones tactiles présentes sur les produits ou grâce à une télécommande (celle de votre téléviseur ou, par exemple, de votre Box TV).
Nos réglages pour une configuration Arc + One + One + Sub :
- Arc : graves et aigus sur 0, option loudness activée ;
- Audio surround : niveau de la TV +2, niveau de la musique 0, lecture de musique en mode « Ambiance » ;
- Audio Sub : niveau de Sub +4 ;
- Synchronisation des dialogues TV : décalage audio +1 ;
- Réduction de bruit activée.
La fermeture selon Sonos
Sonos peut lire de la musique en Dolby Atmos. On a essayé la formule premium Tidal, accessible depuis une Apple TV. L’occasion de constater que le format Atmos fait gagner — un peu — d’informations aux rares morceaux compatibles avec le format. En l’état, il faut prêter un peu l’oreille et il vaut mieux attendre une démocratisation plus marquée.
L’écosystème Sonos a beaucoup d’avantages, mais aussi certains inconvénients qui pourront paraître rédhibitoires aux yeux — et à l’oreille — de certains. L’absence d’entrées HDMI, que l’on trouve très souvent chez la concurrence, est problématique pour celles et ceux qui seraient équipés d’un vieux téléviseur, dépourvu d’un port HDMI compatible ARC (pour Audio Return Channel). Sans lui, il faut passer par un port optique, beaucoup moins pertinent et plus limité. De la même manière, votre téléviseur devra être équipé d’un port eARC pour le Dolby Atmos. Si la Beam ou la Arc avaient leurs propres entrées, ce ne serait pas une question à se poser.
L’absence d’entrées HDMI implique aussi une tare pratique : la barre de son condamne un port de votre téléviseur, ce qui peut constituer un autre souci si vous avez plusieurs appareils à relier. Dans le cas d’un home cinéma classique, l’amplificateur sert de hub et dispose généralement d’une multitude d’entrées HDMI. Avec une configuration Sonos, il faudra peut-être repenser toute son installation, quitte à limiter le nombre d’appareils que l’on utilise en fonction de la connectique de son téléviseur.
Autre biais : Sonos continue de faire l’impasse sur les formats sonores promus par DTS. S’ils sont absents des plateformes de streaming (qui privilégient ceux de Dolby), on peut en trouver sur certains disques Blu-ray ou Blu-ray UHD. Que faire dans ce cas-là ? Configurer l’appareil qui lit le disque pour qu’il transmette un signal en Dolby Digital ou en PCM, au lieu de DTS. Sur Xbox, il existe une option qui permet à la console de décoder l’audio (Paramètres > Appareils et connexions Blu-ray). Il suffira ensuite de paramétrer la Xbox pour qu’elle envoie un signal en Dolby Digital ou en Dolby Atmos (en bitstream). Cette astuce peut fonctionner pour un lecteur Blu-ray, en fonction de la marque. Sinon, il faudra convertir le flux DTS en PCM depuis les paramètres. C’est un peu complexe et, d’un coup, la facilité prônée par Sonos est oubliée. Ce qu’il faut retenir : si vous n’avez plus de son, allez faire un tour dans les menus de votre lecteur.
Enfin, il apparaît difficile de ne pas mentionner le coût de l’ensemble. Pour une configuration associant une barre, deux enceintes satellites et un caisson de basse, il faut débourser, au minimum, 1 646 euros. La facture grimpera à 2 096 euros avec la Arc. On peut largement s’offrir un home cinéma plus classique et très performant avec de telles sommes — mais avec des fils partout dans le salon et une configuration ainsi qu’une installation moins accessible.
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