Signal n’est pas la seule application mobile à connaître un momentum. Telegram aussi bénéficie depuis quelques jours d’un élan exceptionnel, avec une vague d’inscriptions comme la messagerie instantanée n’en a certainement jamais connue au cours de son existence. Il reste néanmoins à savoir si tous ces nouveaux venus seront en définitive des usagers réguliers ou s’ils n’ont été que de passage.
Dans un message publié le 12 janvier, le compte Twitter de Telegram dit avoir passé la barre des 500 millions d’utilisateurs actifs. En trois jours, ce sont 25 millions internautes en plus se sont inscrits, essentiellement d’Asie (38 %), d’Europe (27 %) et d’Amérique du Sud (21 %). Une petite portion arrive aussi du Moyen-Orient et du Maghreb (8 %). Le reste n’est pas indiqué par la société.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Telegram, il s’agit d’une application semblable à WhatsApp. Elle est d’origine russe, créée par les frères Durov. C’est une application dont le code source est ouvert, qui est gratuite, disponible sur les principaux OS (notamment Android et iOS, mais aussi sur ordinateur) et dont l’interface est conviviale est simple à prendre en main.
Son principal défaut concerne la manière dont elle aborde la sécurité des communications. En effet, le mode le plus sécurisé n’est pas activé par défaut. Il faut aller en effet dans les options de l’application pour l’enclencher pour une conversation. Ce constat a d’ailleurs donné lieu à de vives critiques de la part du concepteur de Signal, qui jugeait gonflé de Telegram de se qualifier de messagerie sécurisée.
Les malheurs des uns font le bonheur des autres
Qu’est-ce qui a causé un tel bond ? De toute évidence, comme pour Signal, ce sont les récentes annonces de l’application WhatsApp qui ont été l’élément déclencheur. En effet, la filiale de Facebook est en train de prévenir le public que des changements notables vont survenir le 8 février 2021 au niveau de ses conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité.
Compte tenu de la réputation très dégradée du réseau social américain en matière de respect de la vie privée et de confidentialité des données, les manœuvres juridiques du site communautaire sur l’application mobile inquiètent légitimement, y compris sur le continent européen, qui bénéficie du bouclier du Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD).
Ce qu’il ressort des modifications à venir, qui devraient être moindres en Europe, c’est que la messagerie instantanée partagera des informations qu’elle possède sur sa communauté avec l’ensemble des autres entreprises appartenant à Facebook. Ce décloisonnement n’est pas motivé par des raisons publicitaires, pour l’heure, mais vise à développer des solutions de services, pour que des sociétés tierces puissent échanger de façon ciblée avec leurs clients sur WhatsApp.
Cela étant, WhatsApp n’était peut-être pas le seul facteur ayant causé le récent succès de Telegram. Le cordon sanitaire déployé autour du réseau social Parler, qui n’a plus droit de figurer dans l’App Store et Google Play, ainsi que le durcissement de la politique des autres réseaux sociaux en matière de modération ont pu peser dans la balance. Cependant, ces deux phénomènes ont sans doute pesé moins que WhatsApp.
Cette levée de boucliers à laquelle font face Facebook et WhatsApp depuis quelques jours, Telegram s’en amuse évidemment. Sur Twitter, le responsable du compte n’a pas résisté à se moquer de son concurrent direct en publiant des mèmes bien sentis pour se réjouir de ses malheurs, qu’il est en train de s’infliger tout seul. En voici quelques-uns que vous pouvez voir ci-dessous.
https://twitter.com/telegram/status/1348266599216795648
https://twitter.com/telegram/status/1348276872459780096
https://twitter.com/telegram/status/1347522247616045056
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