L’affaire des manettes Joy-Con change d’échelle. L’UFC-Que Choisir a dévoilé le 27 janvier une action coordonnée avec d’autres associations de consommateurs en Europe pour accentuer la pression sur Nintendo. Le but ? Impliquer la Commission européenne, pour lui exposer les actions de l’entreprise japonaise, qui sont qualifiées de pratiques commerciales trompeuses, agressives et déloyales.
À l’origine de cette coalition figure un problème de joystick défaillant sur les manettes Joy-Con, qui occasionne des mouvements parasites durant une partie. Des expertises lancées à la demande de l’UFC-Que Choisir ont pointé du doigt un défaut matériel, mêlant à la fois une usure prématurée des circuits imprimés et une étanchéité insuffisante, qui cause une accumulation de débris et de poussières dans le joystick.
Ce phénomène a reçu le surnom de « Joy-Con Drift » et son origine est de toute évidence aussi ancienne que le lancement de la Switch, en 2017 — ces petites manettes sont en effet livrées avec la console hybride de Nintendo, ou vendues à part pour celles et ceux voulant des modèles avec un design différent. L’affaire, qui n’est toujours pas résolue, a poussé Nintendo à présenter ses excuses.
25 000 témoignages en Europe
L’UFC-Que Choisir, qui a par ailleurs mené l’enquête pour estimer l’ampleur du souci, a collecté au fil du temps plus de 9 000 témoignages. Et ce problème n’est pas circonscrit à la France : ses homologues belge, grecque, italienne, néerlandaise, norvégienne, portugaise, slovaque et slovène ont aussi relevé des commentaires identiques. En tout, les retours de la clientèle avoisinent les 25 000 commentaires.
Le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), qui rassemble dans une même structure toutes ces associations de consommateurs, demande donc d’une part que soit lancée une enquête beaucoup plus exhaustive sur cette panne, au sein de l’Union européenne, et que des mesures contraignantes et homogènes soient prises pour exiger de Nintendo le règlement de ce dysfonctionnement. Au niveau français, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) se retrouve dans la boucle.
Pour régler le problème, l’UFC-Que Choisir demande essentiellement deux actions de la part de Nintendo : la réparation gratuite des manettes défectueuses, puisque le souci n’est pas du fait d’une mauvaise manipulation de la clientèle, mais d’un défaut de conception, et une information en direction du public, afin qu’il soit au courant de la durée de vie plus courte que prévu de ces contrôleurs.
En septembre dernier, l’UFC-Que Choisir avait dégainé une autre carte, celle de l’action judiciaire, en annonçant une plainte contre l’entreprise nippone. Dans le même temps, elle lançait un appel à témoignage pour savoir comment le SAV de la compagnie traitait le problème. Il s’avère qu’il reste possible de transmettre à l’association son expérience avec le service après-vente.
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