Le VPN de Mozilla serait sur le point de s’ouvrir à davantage de pays européens, dont la France. C’est ce que rapporte ZDNet dans son édition du 3 février. Selon les éléments du média américain, le lancement doit survenir au cours du premier trimestre 2021, c’est-à-dire d’ici la fin du mois de mars. Outre l’Hexagone, un second pays européen est annoncé : l’Allemagne.
Actuellement, le VPN de Mozilla est opérationnel dans cinq pays : les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, Singapour et la Malaisie. Le service s’est lancé mi-juillet 2020, après une phase expérimentale longue de plusieurs mois — on en parlait déjà en septembre 2019. Au passage, le service a eu droit à une refonte d’identité, passant de Firefox Private Network à un nom plus classique : Mozilla VPN.
- À lire : Notre comparateur des meilleurs VPN
Un service payant
Facturé 4,99 dollars par mois, l’accès au VPN de Mozilla se fait grâce aux principaux systèmes d’exploitation : Windows 10 (64 bits), Mac (10.15 et au-delà), Android (6 et plus), iOS (minimum 13) et Linux (Ubuntu). Le VPN peut donc à la fois être utilisé depuis son ordinateur de bureau, son PC portable, mais aussi sur son smartphone, ce qui est fort pratique en situation de mobilité.
Le prix qu’il faudra payer en France pour accéder au VPN n’est pas connu, mais il devrait sans doute s’établir à 4,99 euros par mois. Cette barrière tarifaire pourra peut-être rebuter, mais il est à noter que la plupart des VPN réputés appliquent une grille tarifaire. Il y a certes des VPN qui sont gratuits, mais dont le modèle économique pose davantage question sur la façon dont il opère.
La facturation établie par Mozilla est toutefois triplement justifiée : elle permet d’assurer l’entretien des serveurs et du service (Mozilla a annoncé au lancement que plus de 280 serveurs sont déployés dans une trentaine de pays), elle constitue une nouvelle source de financement pour Mozilla (indispensable pour moins dépendre de Google), et elle éloigne le risque d’un business basé sur les données personnelles.
La question clé pour Mozilla est de savoir si les internautes suivront. Certes, la fondation jouit d’une image de marque favorable, mais il n’est pas sûr qu’elle soit bien identifiée au-delà d’un cercle de connaisseurs. Le public a peut-être plus entendu parler de certains concurrents, à l’image de NordVPN, qui s’invite comme sponsor sur les contenus de très nombreux vidéastes très en vue sur YouTube.
Plus généralement, la concurrence est extrêmement forte sur le créneau des VPN. Il y a un double défi qui attend Mozilla : parvenir d’une part à séduire des internautes qui jusqu’à présent n’ont pas jugé utile de prendre un VPN (et qui ne savent peut-être pas ce que c’est ni qui est Mozilla), et réussir d’autre part à arracher des clients de la concurrence, alors qu’ils ont maintenant leurs petites habitudes.
Quelle est l’utilité d’un VPN ?
Un VPN (acronyme de réseau privé virtuel, soit virtual private network en anglais), fait passer une connexion Internet par une ou plusieurs étapes intermédiaires, ce qui permet de cacher sa localisation exacte par rapport aux sites visités — qui ne peuvent voir que le dernier point de passage. Si le dernier serveur se situe en Grèce, le site sur lequel vous vous rendez pensera que vous venez du territoire hellénique.
Un VPN peut servir pour échapper à des blocages géographiques, basés sur l’adresse IP, pour accéder à d’autres catalogues d’un service de vidéo à la demande, ou bien pour lire des articles de la presse américaine qui sont inaccessibles en Europe du fait du Règlement général sur la protection des données. Dans des régimes autoritaires ou totalitaires, cela aide à contourner la censure et à échapper à la surveillance.
Dans les pays plus démocratiques, la protection de la vie privée est aussi un argument mis en avant régulièrement, par exemple pour échapper à la publicité ciblée. Mais il y a aussi tout un volet moins avouable : le piratage de contenus protégés par le droit d’auteur. Avec un VPN, il est beaucoup moins risqué de se faire attraper par la riposte graduée de la Hadopi si on échange des fichiers sur BitTorrent.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.