2021 marque un changement d’administration aux États-Unis, avec le départ du président Donald Trump et de son équipe. Depuis le 20 janvier, c’est son successeur, le Démocrate Joe Biden, qui est aux affaires. Et si le nouveau gouvernement a tenu très tôt à marquer sa différence avec l’ex-locataire de la Maison-Blanche, en multipliant les décrets, il est un domaine sur lequel une continuité est attendue : la Chine.
En conséquence, Huawei, qui est un dommage collatéral de cette tension croissante entre Washington et Pékin, va continuer à souffrir à court terme. La nouvelle secrétaire au Commerce de l’équipe Biden, Gina Raimondo, qui doit encore être confirmée à ce poste par le Sénat, a d’ailleurs annoncé la couleur : elle ne voit aujourd’hui aucune raison de lever les restrictions contre l’équipementier chinois.
« Je n’ai actuellement aucune raison de croire que les entités figurant sur [les listes noires américaines] ne devraient pas y figurer », a-t-elle déclaré le 3 février, dans des propos cités par Bloomberg. Si l’intéressée n’a pas cité le nom de l’entreprise chinoise, elle est présente sur l’une de ces listes. Or, ces listes concernent les entités accusées de présenter un risque pour la sécurité nationale ou les intérêts des États-Unis.
Le ton de Gina Raimondo semble se durcir sur Huawei. Le 26 janvier, le New York Times rapportait que l’intéressée se disait déterminée à suivre une politique commerciale agressive à l’égard de la Chine, elle n’avait pas spécialement montré les crocs contre Huawei, préférant ne pas cibler un groupe en particulier, malgré les appels du pied du camp républicain, ce qui lui a été reproché.
L’horizon sombre de Huawei
La pression importante que met Washington sur Huawei a fait reculer significativement les ventes de smartphones Huawei dans le monde, et a conduit également de nombreux pays à se passer de l’équipementier chinois pour déployer la 5G. L’entreprise souffre : elle a dû se séparer de sa marque Honor, revendu un consortium chinois, et des bruits de couloir suggèrent que cela pourrait continuer avec d’autres gammes.
Aux yeux de Washington, Huawei est une entreprise chinoise qui est beaucoup trop proche du pouvoir et de l’armée en Chine. Le fleuron des télécoms servirait de sous-marin à Pékin pour mener des activités de cyberespionnage, notamment grâce aux équipements qu’il fournit entre autres pour la 5G. Pékin et Huawei ont constamment rejeté ces accusations, accusant Washington de vouloir garder sa suprématie.
Outre l’embargo au niveau des logiciels (Huawei ne peut plus compter sur les services de Google pour ses nouveaux smartphones), les difficultés de Huawei existent aussi au niveau matériel, avec des difficultés croissantes dans l’approvisionnement de composants clés, comme les processeurs — le point faible de la Chine. D’ailleurs, avant de partir, Trump a ciblé une autre société chinoise qui pourrait fournir Huawei.
Face à cet embargo technologique, Huawei cherche une échappatoire. L’entreprise a ces derniers temps beaucoup insisté sur HarmonyOS, qui pourrait être son canot de sauvetage s’il ne peut plus compter sur Android. Sauf qu’il apparaît pour l’instant qu’HarmonyOS est un mauvais copier-coller d’Android, qui ne parvient pas à démontrer la capacité du groupe à réduire sa dépendance aux logiciels américains.
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