C’est une application mobile qui a récemment défrayé la chronique lors la séquence étonnante qui a vu s’opposer des fonds spéculatifs de Wall Street (les « hedge funds ») à une communauté Reddit dédiée aux investissements boursiers. L’affaire, racontée dans nos colonnes, a pris ces derniers temps un tour plus politique, avec à la clé une enquête pour faire la lumière sur ces évènements.
Cette application mobile, c’est Robinhood. Depuis que l’affaire a éclaté, sa réputation s’est effondrée. La raison ? Des internautes suspectent ses dirigeants d’avoir cédé aux pressions de la maison-mère d’un de ces « hedge funds » afin de mettre fin aux actions visiblement coordonnées d’internautes pour contrer les objectifs de ces fonds spéculatifs — même si Robinhood a avancé des arguments audibles en sa faveur.
Or, ces reproches ne correspondent pas du tout à l’image que Robinhood s’est efforcé de forger ces dernières années, à l’image de ce tweet, publié en 2016, qui demandait à ce qu’on laisse les individus boursicoter comme ils veulent — ce qui n’est pas tout à fait raccord avec ces restrictions récentes, prises pour contenir les ordres envoyés par des internautes pour faire tomber certains fonds.
Une référence à Robin des bois
Cela ne colle pas non plus au nom que l’entreprise a choisi. En effet, Robinhood fait écho à Robin des Bois, cette célèbre légende du voleur qui se terre dans la forêt de Sherwood, en Angleterre, et qui mène des assauts audacieux pour dérober la fortune des riches afin de la distribuer aux pauvres. C’est ainsi que l’app a voulu se vendre : un outil pour démocratiser la finance, y compris auprès des profanes.
C’est ce récit que sert l’entreprise : les fondateurs « se sont rendu compte que les grandes sociétés de Wall Street ne payaient effectivement rien pour négocier des actions, alors que la plupart des Américains subissaient une commission pour chaque transaction. Ils ont rapidement décidé qu’il était plus important de créer des produits qui permettraient à tout le monde d’accéder aux marchés financiers, et pas seulement aux riches ».
D’ailleurs, l’entreprise expliquait en 2015 avoir surnommé son quartier général de l’époque « Sherwood Forest ». C’était deux ans après sa fondation. À l’époque, son QG se trouvait à Palo Alto, en Californie. Aujourd’hui, elle se trouve toujours dans « L’État doré », le surnom de la Californie, mais ses nouveaux locaux se trouvent à Menlo Park. L’histoire ne dit pas si le surnom de la Californie a pesé dans la balance.
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