Parler est de retour. Le réseau social qui se présente comme un « anti-Twitter» est à nouveau accessible depuis lundi 15 février 2021 au soir. La plateforme avait été rendue inaccessible il y a un mois par Amazon Web Services qui avait décidé de la « débrancher » à la suite de l’invasion du Capitole par des suprémacistes blancs pro-Trump. Ils étaient nombreux à avoir utilisé le réseau social controversé pour se motiver et s’organiser. L’attaque du Capitole a fait 5 morts.
Parler avait attaqué Amazon en retour, mais l’entreprise n’était pas revenue sur sa décision. C’est donc sans ce géant américain que la plateforme est de nouveau en ligne : comme nous l’avions relevé il y a quelques semaines, Parler profite de l’hébergeur web Epik, une société basée à Seattle, décrite par Vice comme un « refuge de l’extrême droite ». Elle a notamment permis à des plateformes controversées comme 8chan et Gab d’être en ligne pendant un temps.
Parler est revenu sous la direction d’un nouveau CEO par intérim, Mark Meckler : « Nous ne dépendons plus des grosses plateformes, alors on peut considérer que notre futur est sécurisé », a-t-il assuré lundi 15 février au site Just The News.
Un « point de vue neutre » ou un laisser-faire irresponsable ?
Évidemment, le réseau social prisé des supporters de Donald Trump n’a pas manqué l’occasion d’insister sur sa prétendue « neutralité » : « Nous préférons suspendre des utilisateurs ou leurs contenus qu’en absolu dernier recours (…) Nous préférons laisser chaque individu décider de ce qui peut être en ligne et ce qui ne peut pas l’être. Parler ne décidera dans aucun cas quel type de contenu peut être filtré ou retiré », décrivent ainsi ses nouvelles règles d’utilisation, qui se vantent d’avoir « un point de vue neutre ».
Cette affirmation est pour autant contestable.
D’une, ce que dit Parler est inexact : sur une autre page de ses conditions d’utilisation, on peut lire certains cas dans lesquels le réseau social assume censurer des contenus (appel à « doxer » quelqu’un, ou bien la publication de contenus violents ou gore « s’il apparaît qu’ils ont été publiés à but gratuit »).
De deux, Parler n’a tout simplement rien d’un réseau social neutre. Comme nous l’avions remarqué en juillet dernier, ce n’est pas juste un service en ligne où l’on peut publier des discours conservateurs, voire réactionnaires — cette liberté existe sur toutes les plateformes —, c’est une plateforme sur laquelle les contenus racistes, homophobes et xénophobes ne sont pas modérés. Le fait de laisser délibérément ces contenus en ligne est un choix de la part d’un réseau prisé de celles et ceux qui souhaitent partager ces contenus illicites.
C’est également une plateforme qui a permis aux supporters pro-Trump qui ont envahi le Capitole de s’organiser ainsi que de publier et partager des contenus violents. C’est pour cette raison que les magasins d’applications d’Apple et de Google ont banni l’application, qui n’y est toujours pas trouvable.
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