Les navires commerciaux sont tous équipés de puces qui permettent de les suivre en temps réel. Grâce à des sites comme Vessel Finder, on peut donc suivre en temps réel leurs itinéraires… et les accidents, comme celui du canal de Suez. Lundi 29 mars, les autorités espèrent entièrement remettre le cargo à flot : vous pouvez aussi suivre le sauvetage sur ce site.

Mise à jour du lundi 29 mars à 15h50 : aux alentours de 15h30, le navire Ever Given a été débloqué et le traffic dans le canal de Suez va pouvoir reprendre. Vous pouvez continuer à suivre les aventures d’Ever Given sur Vessel Finder.

Article original : 

Le mardi 23 mars en soirée (heure française), le porte-conteneur Ever Given s’est échoué près de l’embouchure sud du canal de Suez. La compagnie qui l’opère, Evergreen Marine, a expliqué à Reuters que l’accident était probablement lié à une rafale de vent. Résultat, le navire de 400 mètres de long et de 220 000 tonnes s’est placé en travers du canal, bloquant ainsi tout passage. Sa proue, l’avant du cargo, se serait enfoncée dans le versant est de la structure.

Le porte-conteneur bloquait le canal de toutes sa longueur.  // Source : @fallenhearts17 sur Instagram

Le porte-conteneur bloquait le canal de toutes sa longueur.

Source : @fallenhearts17 sur Instagram

Le canal de Suez relie la mer Méditerranée et la mer Rouge, et sert de raccourci aux navires commerciaux, qui n’ont comme autre alternative que de faire le tour du continent africain, un itinéraire plus long de près de deux semaines. Les autorités déjà tenté à plusieurs reprises de remettre le porte-conteneur à flot, de sorte à ouvrir un passage, sans succès dans un premier temps.

Mais lundi 29 mars, aux alentours de 6 heures du matin, l’opération de sauvetage aurait profité de la marée d’équinoxe causée par la pleine lune pour débloquer partiellement le cargo, d’après l’Associated Press, 10 navires-remorqueurs ont participé à l’opération, tandis que des appareils terrestres ont dégagé plus de 27 000 m² de sable et de terre autour de l’Ever Given. Si le porte-conteneur a pu se décaler légèrement, il reste enfoncé dans le sable près du bord du canal.

L’Associated Press précise que l’incident gèle l’équivalent de 9 milliards de dollars d’échanges chaque jour de blocage supplémentaire, et son bilan pourrait être un désastre sur l’économie mondiale. 367 navires attendent le déblocage, tandis que des douzaines d’autres contournent le continent africain et prendront du retard sur leurs livraisons. Mais au moins, cette catastrophe a le mérite d’amuser les internautes. De nombreuses personnes sont scotchées à l’avancée (ou plutôt, la non-avancée) du déblocage. Alors pour s’y retrouver, un développeur, Tony Neill  a créé un site dédié : istheshipstillstuck.com. Littéralement, « est-ce que ce bateau est toujours bloqué ». Ce site intègre simplement une carte disponible sur Vesselfinder, un site qui permet de tracer les navires commerciaux.

Bloqué et débloqué à la fois. Le navire de Schrödinger. // Source : isthishipstillstuck.com

Bloqué et débloqué à la fois. Le navire de Schrödinger.

Source : isthishipstillstuck.com

Vesselfinder, tout sur les déplacements des navires

Dès les premières heures de l’incident, John Scott-Railton, chercheur en cybersécurité au réputé Citizen Lab, a rassemblé de nombreuses informations sur l’incident sur Twitter.

https://twitter.com/jsrailton/status/1374438210315513864

Pour alimenter ce suivi, il s’est servi de plusieurs outils accessibles gratuitement en ligne, dont Vesselfinder (littéralement, le « chercheur de navire »). Ce site agrège les données de l’« automatic identification system » (AIS), un système de traçage GPS dont sont équipés tous les navires. Ces données sont exploitées par les autorités maritimes… mais sont aussi accessibles à n’importe qui. Le site permet de visualiser, en temps réel et via Open Street Map, le blocage créé par le porte-conteneur, et même son orientation en travers du canal.

Vesselfinder ne s’arrête pas à la traque des déplacements des navires. Il offre aussi de nombreux détails sur la taille de chacun d’entre eux, leur itinéraire prévu, et même une galerie de photo. On y apprend que Ever Given a été construit en 2018, qu’il bat pavillon du Panama, ou encore qu’il naviguait vers Rotterdam depuis l’Asie.

Vesselfinder est un de ces outils comme il en existe des dizaines, dont on ne soupçonne pas forcément l’existence. Ces mines à informations sont utiles aux autorités, mais aussi aux personnes, journalistes ou détectives, qui font de l’enquête à partir d’informations en source ouverte (aussi connu sous le nom d’OSINT).

Des mèmes et une potentielle catastrophe

L’incident, dont les conséquences économiques sont déjà visibles, et pourraient être encore plus sérieuses, offre pour l’instant de quoi divertir les internautes. Et pour cause : avant de s’engager dans le canal, Ever Given avait effectué une manœuvre, en forme de… pénis. Vice a déjà surnommé le bateau « Dick ship », le navire-pénis. 

Et ce n’est pas tout, l’image de la pelleteuse dépêchée dans un premier temps pour débloquer le cargo, mais ridicule en comparaison de taille, attire déjà les mèmes en tous genres. Débloquer le navire de 220 000 tonnes avec ce petit engin était pourtant la première tentative pour le remettre à flot. Depuis, 10 navires-remorqueurs ont également été mobilisés.

Dès que Ever Given sera changé de position, le trafic maritime reprendra, ont annoncé les autorités du canal de Suez. Vous savez désormais où suivre l’évolution de la situation. Malgré les progrès réalisés le 29 mars, les principaux concernés craignent toujours un scénario catastrophe. La marée redescend à la fin de la semaine, et si le navire n’est toujours pas débloqué, les autorités n’auront d’autres choix que de sortir les 20 000 conteneurs à son bord. Une manœuvre qui pourrait prendre plusieurs jours, voire semaines, l’Égypte n’ayant pas le matériel nécessaire à disposition.

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