L’amélioration de la technologie Wi-Fi est en général une plutôt bonne nouvelle. Une meilleure portée, des débits plus importants : au fur et à mesure de sa vie, ce standard a rendu l’usage d’Internet plus facile et plus mobile. Mais de futures évolutions du protocole pourraient bien faire naître des sueurs froides chez les défenseurs de la vie privée.
D’énormes possibilités
Comme le fait remarquer The Register, le protocole SENS (qui devrait intégrer la future norme Wi-Fi 802.11bf en 2024) offrira la possibilité à nos appareils de récolter des informations sur leurs environnements en analysant les perturbations du signal.
On peut imaginer qu’une telle évolution serait utile dans le cadre d’une ville connectée qui pourrait s’adapter à son environnement ou même pour retrouver, pourquoi pas, des objets perdus à la façon de ce que fait Tile, mais encore plus facilement et avec un standard partagé par presque tous les appareils connectés sur Terre.
Et de gros risques
Cependant comme le souligne Francesco Restuccia, professeur en informatique à l’université de Stanford, dans une étude parue le 27 mars, cette technologie pourrait aussi poser des problèmes de confidentialité. « Cette concentration extrêmement dense de dispositifs Wi-Fi […] créera l’occasion parfaite de “cartographier” en permanence l’environnement qui nous entoure en utilisant les signaux Wi-Fi », explique Restuccia.
Et la précision de telles analyses n’a pas de quoi rassurer. En 2016, une équipe de scientifiques chinois est parvenue à déchiffrer 90 % d’une conversation en langage des signes en analysant les perturbations du signal Wi-Fi. Pour Franscesco Restuccia, ces appareils « peuvent capter des informations critiques pour la vie privée telle que les frappes sur le clavier, la reconnaissance des gestes et le suivi de l’activité ».
Franscesco Restuccia relativise légèrement le problème en expliquant que de telles avancées dans le standard Wi-Fi pourraient aussi créer « des applications révolutionnaires que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd’hui ». L’universitaire veut donc offrir au public la possibilité de désactiver cette technologie afin « d’éviter d’être tracé par les appareils autour de soi ». Les délibérations techniques concernant l’intégration de SENS étant encore en cours, on devrait entendre plus parler de ce sujet très bientôt.
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