Quand on imagine la marque Sonos, on pense à tous les clichés qui l’accompagnent : des produits chers, un écosystème fermé centré sur une application indispensable, une posture ferme sur le Bluetooth, l’incompatibilité de certains formats audio (DTS en tête), le partenariat avec Ikea… En gros, on aime ou on déteste. Avec l’enceinte Roam, Sonos a certainement trouvé l’objet qui pourrait ajouter de l’universalité à son catalogue. Il s’agit d’une enceinte portable, capable de lire de la musique en Wi-Fi mais aussi en Bluetooth. La Move pouvait déjà le faire, mais avec des mensurations bien plus importantes, la rendant difficile à transporter en-dehors du jardin.
La Roam est l’enceinte la moins chère du catalogue de Sonos. Elle est proposée à 179 euros, avec cette idée d’être aussi à l’aise en intérieur (grâce au Wi-Fi) qu’en extérieur (grâce au Bluetooth). Sonos cherche donc à mettre à disposition un produit polyvalent, bardé des technologies qu’il maîtrise et d’autres inédites. C’est a priori la marche à suivre pour devenir une référence sur le marché.
La Sonos Roam sera disponible à partir du 20 avril, au prix de 179 euros.
Petite et élégante
Pour sa première enceinte portable (la Move), Sonos n’avait clairement pas joué sur la compacité. C’est tout le contraire de la Roam, qui est tout à la fois petite et menue (168 x 62 x 60 millimètres, 430 grammes sur la balance). Sa forme triangulaire fait penser à un paquet de Toblerone. Elle est surtout pensée pour positionner l’enceinte de deux façons en fonction de la surface disponible : horizontalement ou verticalement. Dans les deux cas, elle tient bien en place.
Comme la Roam est destinée à un usage en extérieur, Sonos n’a pas oublié de la renforcer avec deux petites couches de silicone pour amortir les éventuels chocs. On note aussi une certification IP67, garantissant une étanchéité à l’eau (jusqu’à un mètre de profondeur pendant 30 minutes) et une protection contre la poussière. On n’a pas hésité à la prendre avec nous sous la douche, sans crainte pour son bon fonctionnement.
La Roam brille clairement par sa discrétion et son aspect robuste
La Roam est une enceinte sobre et élégante, qui s’inscrit dans la tendance des derniers produits de la marque. On retrouve le logo, qui est un palindrome, et cette grille percée de multiples petits trous pour laisser s’exprimer le hardware. Disponible en blanc et en noir, la Roam brille clairement par sa discrétion et son aspect robuste.
Au sommet, on retrouve plusieurs boutons, qui remplacent les traditionnelles surfaces tactiles. Ça a un avantage : avec un tel dispositif, l’enceinte ne déclenchera aucune commande non voulue. À l’arrière, un bouton d’allumage peu pratique permet de réveiller ou d’endormir la Roam. Il se situe au-dessus du port USB-C, qui sert à la recharge (le câble est fourni, contrairement à l’adaptateur secteur).
L’indispensable application Sonos
Pour utiliser un produit Sonos, il faut d’abord télécharger l’application idoine — la S2 en ce qui concerne la Roam (disponible sur iOS et Android). Tout y est centralisé : équipement, pièces, réglages, services de streaming, mises à jour… Il est impossible d’y échapper, sachant qu’il suffit de suivre les étapes détaillées pour tout configurer en un éclair.
Par rapport aux autres enceintes Sonos, la Roam a une petite particularité : elle peut être connectée à votre appareil de lecture en Bluetooth. Cette possibilité ajoute une étape à l’installation, consistant à rester appuyer sur le bouton d’allumage — le temps que la diode vire au bleu — pour passer en mode Bluetooth (il suffira ensuite de trouver l’enceinte dans les paramètres de son téléphone et/ou de sa tablette). D’ailleurs, on a du mal à se faire à ce bouton : parfois on clique pour rien, parfois on clique un peu trop.
Sonos a mis beaucoup de fonctionnalités dans la plus petite de ses enceintes. La Roam peut lire de la musique depuis le réseau Wi-Fi (grâce à l’application, qui donne accès à des plateformes de streaming), en Bluetooth, via AirPlay 2 (iPhone, iPad…) ou encore via Spotify Connect. La bascule entre le Wi-Fi et le Bluetooth est automatique si on lit la musique depuis un smartphone. Néanmoins, notre expérience a prouvé que cette transition pouvait être capricieuse, obligeant à procéder manuellement (c’est rapide, même si un switch physique le serait encore plus). Même constat concernant l’option qui permet d’envoyer le contenu lu — en Wi-Fi uniquement — vers l’enceinte Sonos la plus proche (en maintenant le bouton lecture). Parfois, elle ne fonctionne pas, sans trop savoir pourquoi (ce n’est visiblement pas une question de distance).
Le Bluetooth offre en tout cas une sacrée dose de polyvalence à la Roam. Un ami souhaite vous faire écouter son tube du moment sur votre installation Sonos ? La Roam peut servir de point d’entrée vers les autres enceintes, depuis l’application qui autorise du multiroom (partage de la musique entre plusieurs pièces) et du multichannel (plusieurs enceintes qui agissent de concert). La Roam peut être configurée en stéréo, mais uniquement en Wi-Fi. On peut aisément comprendre cette limite : Sonos estime sans doute que l’utilisation du Bluetooth est réservée à l’extérieur, où une configuration stéréo apparaît moins pertinente. Tant pis si vous en rêviez dans une pièce non couverte par votre réseau Wi-Fi. Par ailleurs, la Roam ne pourra pas servir d’enceinte surround dans un home cinéma Sonos.
La Sonos Roam accepte les commandes vocales, grâce à une compatibilité avec Amazon Alexa et Google Assistant (en natif).
Un rendu étonnant pour le format
Contrairement aux autres produits Sonos, la Roam n’a pas besoin d’un iPhone pour profiter du meilleur calibrage possible. L’enceinte dispose de la technologie Trueplay automatique, qui ajuste le rendu acoustique en fonction de son placement (et qui le fait à chaque fois qu’elle est déplacée, ce qui devrait arriver souvent). Cette fonctionnalité avait été introduite sur la Move.
N’attendez pas de la Roam un rendu puissant et à 360 degrés. Ses mensurations contenues l’empêchent de s’ouvrir pleinement. En résultent des performances un peu directives. Toutefois, n’allez pas croire que l’enceinte est décevante. C’est même tout le contraire : à partir du moment où on a accepté ses quelques limites physiques, on profite d’un spectacle d’excellente facture, étonnant dans les basses (tant mieux pour les oreilles de certains) et assez équilibré pour faire forte impression. Sonos ne recherche pas la fidélité à 100 % avec la Roam, plutôt la chaleur. Elle n’a pas la prétention, ni l’embonpoint, pour en faire beaucoup, alors elle s’attache à faire au mieux avec ce qu’elle a. À l’oreille, c’est très agréable.
Comme toujours chez Sonos, la Roam restitue très, très bien les voix, d’une clarté exemplaire. C’est un argument certain pour qui aimerait écouter son podcast hebdomadaire en prenant sa douche. Aérés juste ce qu’il faut, les médiums assurent de leur côté une belle partition. Il faudra simplement veiller à ne pas pousser le volume trop haut, le plafond de verre de la Roam étant assez bas (à cause de sa taille). Enfin, produit Sonos oblige, la Roam est assez à l’aise avec tous les genres, même si les amateurs de rap trouveront qu’elle manque d’un peu percussion.
Socle sans fil en option
Enceinte nomade, la Sonos Roam doit évidemment être rechargée pour fonctionner. Elle offre jusqu’à 10 heures d’autonomie en une seule charge. Cela ne paraît pas beaucoup, mais la Roam est compatible avec la charge sans fil pour éviter d’avoir à la brancher trop souvent. Il suffit de la poser sur une station Qi pour remplir sa batterie (on a même essayé avec un chargeur MagSafe des iPhone). Il existe d’ailleurs un socle aimanté officiel, facturé… 49 euros. À vous de voir.
Le verdict
Sonos Roam
On a aimé
- Design exemplaire
- Polyvalence
- Rendu sonore convaincant pour la taille
On a moins aimé
- Bluetooth un peu capricieux
- Le strict minimum pour l'autonomie
- Socle de recharge en option (49 €)
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