Difficile de l’ignorer : le monde entier est actuellement frappé par une pénurie de semi-conducteurs. La hausse de la demande due à la crise sanitaire couplée à la mode des cryptomonnaies qui demandent une large puissance de calcul et des problèmes d’approvisionnement en tous genres a créé un cocktail explosif qui immobilise actuellement une bonne partie de l’industrie.
Pour résoudre ce problème, le président des États-Unis Joe Biden a annoncé le 9 avril 2021 sa volonté de débloquer une enveloppe de 150 millions de dollars pour créer des usines sur le sol américain. De quoi, idéalement, réduire la dépendance du pays à la Chine et relancer une industrie à la peine.
« Il s’agit de faire en sorte que les États-Unis puissent relever tous les défis auxquels ils sont confrontés dans cette nouvelle ère de pandémie, mais aussi de relever les problématiques dans le domaine de la cybersécurité, du changement climatique et de bien d’autres choses encore », expliquait Joe Biden en février dernier alors qu’il lançait une grande enquête sur le sujet dont les conclusions sont attendues en juin.
Les USA, un « leader mondial » en puissance
Le but d’une telle manœuvre est de positionner les États-Unis comme « un leader mondial » du marché des semi-conducteurs d’après l’administration américaine. Il faut dire que les lobbys du secteur ont mis la pression à Joe Biden. Une lettre obtenue par Reuters et signée entre autres des mains des PDG d’Intel et Qualcomm demande « des investissements conséquents dans la production de semi-conducteurs. » D’après le courrier, les États-Unis ont vu leur part de marché dans le secteur fondre de 37 % en 1990 à 12 % aujourd’hui.
La pénurie de semi-conducteurs ne touche pas que le monde des ordinateurs et des smartphones, les fabricants de voitures sont aussi particulièrement touchés, tout comme la recherche médicale ou l’industrie du cinéma.
Le fabricant TSMC qui fournit notamment des puces pour Apple s’est déjà engagé à construire une usine en Arizona et des discussions avec Intel seraient en cours. Les coûts de construction et d’opération étant plus élevés aux États-Unis qu’en Chine, des aides de l’État sont censées finir de convaincre les entreprises.
En Europe, des craintes similaires
Entamé durant le mandat de Donald Trump, cet effort de relocalisation se poursuit donc avec la nouvelle présidence, mais ne risque pas de faire ses preuves tout de suite. La mise en place d’une nouvelle chaîne logistique prend du temps et ce n’est pas certain que les États-Unis puissent répondre tout de suite à la demande croissante de semi-conducteurs.
La situation ne préoccupe d’ailleurs pas que les États-Unis. En France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a déclaré en février 2021 que « notre dépendance vis-à-vis de l’Asie est excessive et inacceptable ». Le commissaire européen pour le Marché intérieur Thierry Breton veut lui produire 20 % des semi-conducteurs mondiaux en Europe d’ici à 2030 (contre moins de 10 % actuellement). Il faudra pour ça investir lourdement face aux milliards déployés par les États-Unis et la Chine.
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