Les Mac M1 d’Apple pourraient bientôt devenir bien plus polyvalents. C’est en tout cas la timide promesse faite par le projet Asahi Linux qui travaille actuellement à rendre compatible l’OS libre bien connu avec la nouvelle plateforme d’Apple.
Dans un article daté du 10 avril 2021, ArsTechnica rend compte de l’avancement du projet et les nouvelles sont réjouissantes. Les premières briques de compatibilité viennent d’être ajoutées dans le code qui devrait se retrouver dans le prochain noyau Linux. Le projet est très loin de proposer un environnement de travail complet compatible avec les nouvelles puces d’Apple, mais les progrès sont plutôt encourageants.
Rappelons que le processeur Apple M1 est un changement complet d’architecture, ce qui signifie qu’Apple a adapté son système aux puces ARM habituellement utilisées dans les téléphones mobiles et tablettes. Cette architecture s’oppose à celle d’Intel, encore largement majoritaire dans l’industrie informatique grand public.
Un travail de titan
Le 8 avril, une partie du code nécessaire pour faire tourner Linux sur les Mac M1 a en effet été poussée dans la branche de développement « for-next », qui correspond aux modifications habituellement prévues pour arriver dans la prochaine version du noyau Linux, le cœur du système d’exploitation. Cela signifie que la version 5.13 du noyau attendue en juillet prochain pourrait proposer une prise en charge préliminaire du processeur Apple Silicon M1.
Pour comprendre en quoi cela représente un petit exploit, il faut d’abord savoir qu’Apple ne propose pas de documentation officielle pour le développement de systèmes alternatifs sur sa nouvelle puce. Le projet Asahi Linux est donc développé via rétro-ingénierie, une pratique qui consiste à décompiler un système afin d’en étudier le fonctionnement et d’écrire du code adapté. C’est un peu comme si vous démontiez le moteur de votre voiture et tentiez de comprendre pièce par pièce comment il fonctionne plutôt que de s’appuyer sur les plans du constructeur. Autant dire que la tâche est complexe.
Moins énergivore, plus puissante, la puce M1 séduit
C’est pour cela qu’une prise en charge du M1 par le noyau Linux quelques mois après la naissance de cette nouvelle plateforme est une bonne nouvelle. Beaucoup de points restent encore à améliorer (notamment la prise en charge graphique qui nécessite le développement de tout nouveaux pilotes), mais l’existence même basique d’un code libre et réutilisable adapté aux puces M1 ouvre de sacrées perspectives.
Les environnements Linux sont très prisés par les équipes de développement et les architectes réseau. De très nombreux centres de données tournent sous Linux. La perspective de pouvoir un jour installer le système sur des puces plus puissantes, moins énergivores et plus polyvalentes que celles actuellement utilisées pourrait bousculer l’industrie à défaut de séduire le grand public.
Il est beaucoup (beaucoup) trop tôt pour crier victoire et se lancer dans l’installation de Linux sur un Mac M1, mais l’effort est en cours et pourrait bien se concrétiser avant la fin de l’année si l’on en croit les déclarations du développeur derrière le projet.
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