Google Earth a fait évoluer son service Timelapse pour mieux percevoir l’évolution du monde, notamment en 3D.

Voir le monde évoluer en accéléré, grâce aux images prises ces 40 dernières années par des satellites. Voilà la promesse de Google avec l’annonce, ce jeudi 15 avril, une semaine avant le Jour de la Terre, d’une importante évolution de Earth, son service de visualisation de la surface du globe. Il s’agit même de « la plus importante mise à jour de Google Earth depuis 2017 », selon l’entreprise américaine.

Il faut dire que le travail à abattre était titanesque : la firme de Mountain View a dû digérer près de 24 millions d’images satellitaires prises entre 1984 et 2020, mais aussi procéder à leur animation, en superposant des photos de chaque région qui ont été prises au fil des ans. Mais grâce à la puissance de calcul du géant américain, ce qui aurait été impossible avec un PC isolé est devenu réalisable via le cloud.

« Au total, il a fallu plus de 2 millions d’heures de traitement sur des milliers de machines dans Google Cloud pour transformer 20 pétaoctets d’images de satellites en une seule mosaïque vidéo de 4,4 térapixels », selon Google. Il est difficile de se rendre compte de ce que représente 4,4 térapixels, car il s’agit d’un 4 suivi de douze zéros. Pour mieux saisir ce nombre, Google indique que ça équivaut à 530 000 vidéos en 4K.

Une vue de Al Khiran, au Koweït :

Timelapse, un outil qui évolue aussi dans le temps

Cette fonctionnalité, baptisée Timelapse, n’est pas nouvelle. Elle existe depuis 2013, avec des améliorations au fil de l’eau. Ce qui change, selon Google, c’est une vue en 3D « pour offrir une toute nouvelle perspective sur les changements qui affectent notre planète ». L’emploi de Timelapse pour observer le dérèglement climatique avait déjà été bien compris à l’époque, mais pas sous une telle forme.

L’outil, fascinant, n’est toutefois pas encore en mesure de traiter le monde entier. L’outil se concentre sur quelques dizaines de lieux, regroupés par thème (agriculture, déforestation, glaciers, infrastructure, mégalopoles, mines, cours d’eau, croissance urbaine, catastrophes naturelles, métamorphoses terrestres). Certains de ces lieux sont accompagnés d’un récit, pour illustrer une problématique particulière.

Cependant, même si toute la surface du globe ne bénéficie pas encore d’un tel traitement informatique 3D, il est tout à fait possible de zoomer pour observer avec plus ou moins de détail les changements de la région que vous survolez, ou bien de déplacer la vue sur le côté pour observer un autre endroit. Pour les autres endroits, une vue en 2D est disponible, ce qui permet quand même de voir les évolutions.

Il est possible de consulter ces contenus hors de Google Earth. Vous pouvez les voir sur YouTube — il y a plus de 290 vidéos — ou bien les télécharger, en 2D ou en 3D. Ce travail a mobilisé la NASA, l’Agence spatiale européenne (via leurs satellites d’observation de la Terre et les programmes Copernicus et Landsat), la Commission européenne et l’Institut d’études géologiques des États-Unis.

Google indique s’être beaucoup appuyé sur Landsat pour les premières décennies. Il est opéré par la NASA avec l’Institut d’études géologiques. Depuis 2015, l’entreprise a ajouté les clichés pris par les satellites du programme européen Copernicus. Timelapse doit être enrichi au cours des dix prochaines années, avec des images satellitaires qui seront prises et ajoutées à Google Earth.

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