Le calendrier de la 5G pour la France d’outre-mer s’éclaircit, en tout cas pour La Réunion et Mayotte. Le gouvernement a fait savoir dans un communiqué paru le 20 avril qu’il espérait assister au lancement commercial des premières offres dans ces deux territoires ultra-marins d’ici le début de l’année prochaine, soit plusieurs mois après le lancement de l’ultra haut débit mobile en métropole.
Vers des enchères 5G raisonnables
Au préalable, une procédure d’attribution des fréquences 5G doit être organisée, comme celle qui a permis de départager Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile dans l’Hexagone. Toutefois, les modalités de ce processus s’annoncent différentes pour les deux îles. Le gouvernement semble vouloir éviter autant que possible la surenchère entre les opérateurs locaux, lors des enchères sur les lots de fréquences.
« Afin de conforter l’atteinte de ces objectifs [aménagement numérique du territoire, dynamique concurrentielle et innovation, NDLR], le gouvernement envisage de limiter strictement les contributions financières des opérateurs en fixant le prix minimal d’attribution des fréquences au cours de la phase d’enchère à zéro euro, et en plafonnant fortement le niveau des redevances », est-il exposé.
À titre de comparaison, chaque bloc de fréquences mis en jeu en métropole pour la bande 3,5 GHz (qui est la bande-cœur de la 5G, et qui va aussi servir à fournir de l’ultra haut débit mobile à La Réunion et à Mayotte, avec la bande 700 MHz) était proposé avec un prix de départ de 70 millions d’euros. En tout, les opérateurs ont dépensé presque 1,4 milliard d’euros pour se répartir les différents blocs.
Outre qu’une procédure débridée des enchères jouerait contre les intérêts des habitants des deux îles — toutes les sommes mises dans ce cadre sont autant d’argent qui ne sert pas au déploiement — le fait est que les opérateurs locaux n’ont pas la même aisance financière. À La Réunion, on retrouve Orange, SFR et Free, mais aussi Zeop, tandis que Mayotte compte Orange et SFR, ainsi que Maore Mobile et Only.
Deux bandes 5G complémentaires
La bande dite 3,5 GHz a été identifiée pour servir à des technologies mobiles de cinquième génération. En métropole, les opérateurs se partagent chacun plusieurs dizaines de mégahertz dans cette tranche, qui va de 3,4 à 3,8 GHz. Par ailleurs, la bande 700 MHz, qui sert à la 4G, est aussi qualifiée de bande pionnière pour la 5G. D’autres bandes, de 1,8 et 2,1 GHz, sont aussi mobilisées.
Ces deux bandes — 3,5 GHz et 700 MHz — présentent des propriétés physiques différentes, qui les rendent complémentaires. Ainsi, les fréquences du segment 3,4-3,8 GHz délivrent un bon équilibre entre la portée du signal, le débit délivré et la pénétration des bâtiments. La bande 700 MHz a un débit moins compétitif, mais elle a une bien meilleure portée et couvre très bien l’intérieur des bâtiments.
Selon un point d’étape partagé le 6 avril par l’Agence nationale des fréquences, il n’y a qu’en Guyane qu’il y a un début d’embryon de réseau 5G. On dénombre en effet cinq sites autorisés à fonctionner sur la bande 2,1 GHz. Ces sites se trouvent presque tous sur la côte, entre Cayenne et Kourou, là où se trouve le centre spatial guyanais. Ces cinq sites appartiennent à Outremer Telecom.
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