Le nouvel iPad Pro présenté par Apple le 20 avril 2021 marque une rupture avec l’arrivée de la technologie mini LED, mais aussi philosophiquement parlant avec l’intégration de la puce Apple M1.
Jusque-là réservé aux Mac de nouvelle génération, ce système va donc arriver sur les derniers iPad, rapprochant un peu plus la tablette d’Apple des ordinateurs dernier cri de la marque. Mais n’espérez pas un jour voir macOS arriver sur iPad (officiellement en tout cas) : Apple y semble assez hostile.
Dans une interview à TechCrunch datée du 25 avril, deux responsables d’Apple reviennent sur ce rapprochement fantasmé des deux OS. « Il y a un camp qui pense que l’iPad et les Mac sont en guerre l’un avec l’autre […] et un autre qui pense qu’il existe un grand complot destiné à les faire fusionner sur une même plateforme. […] La réalité c’est qu’aucun des deux n’a raison », balaye Greg Joswiak, vice-président du marketing chez Apple.
Le dilemme de l’interface tactile
Pour Apple, l’iPad ne vient pas concurrencer le Mac (même avec l’arrivée du nouvel iPad Pro), mais crée sa propre catégorie et répond à des besoins spécifiques. « Le bon outil au bon moment » résume Greg Joswiak qui en profite pour pointer que « la majorité des utilisateurs et utilisatrices de Mac ont aussi un iPad ». N’attendez donc pas de voir votre iPad se transformer en véritable ordinateur de si tôt.
Et c’est probablement tant mieux, à vrai dire. Sur la question de l’ergonomie même, les deux machines sont très différentes. Et si les « tuiles » de Windows 8 nous ont bien appris quelque chose, c’est que créer une interface faite à la fois pour le tactile et l’utilisation à la souris est un défi bien plus compliqué à relever qu’on ne le pense.
De plus, pour correctement utiliser un iPad en tant que machine de bureautique, il est souvent nécessaire de lui ajouter un clavier et une souris. Résultat, on se retrouve devant un écran de quasiment 13 pouces avec un clavier et une souris attachée… soit quasiment un ordinateur.
Des utilisations professionnelles existent déjà
Dans certains cadres professionnels, l’iPad séduit d’ailleurs déjà. Du bâtiment à l’assurance en passant par les pilotes de ligne, plusieurs entreprises se sont déjà équipées d’iPad pour leurs missions en profitant des spécificités de la machine (portable, tactile, riche en application native et dédiées à leurs métiers) en l’utilisant occasionnellement en mode PC. L’iPad remplace en quelques sortes les PC « hybride » ou « 2 en 1 » qui avec leur écran pivotant à 360° veulent offrir le meilleur du monde bureautique et mobile. Mais la catégorie n’a jamais réellement séduit le public.
« Contrairement à ce que pensent certaines personnes, on ne pense jamais à ce qu’il ne faut pas faire sur un iPad pour éviter d’empiéter sur le Mac ou vice versa » complète John Ternus, vice-président de l’ingénierie matérielle chez Apple « Certaines personnes travailleront sur les deux, d’autres utiliseront une machine plutôt que l’autre parce qu’elle correspond mieux à leurs besoins, et c’est tout à fait normal », ajoute le responsable.
Compagnon plutôt que remplaçant
En somme, c’est beaucoup moins l’OS qui compte, puisque chaque système à ses forces et ses faiblesses, que la facilité à retrouver ses fichiers partout sans peine. C’est d’ailleurs l’idée derrière la fonctionnalité « Continuité » qu’Apple propose depuis quelques années : retrouver l’essentiel de ses ressources de travail sur chacune de ses machines pour en exploiter ses spécificités.
L’écran mini LED de l’iPad Pro s’inscrit d’ailleurs dans la même philosophie. En offrant un écran capable de reproduire toutes les subtilités d’un afficheur professionnel, l’iPad Pro M1 12,9 pouces vient plus se positionner comme un compagnon de votre ordinateur que comme un remplaçant. Et cela restera visiblement la norme.
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