C’est donc cette semaine que l’on saura si Facebook a eu raison d’exclure Donald Trump pour de bon du réseau social. Dans un message paru le 3 mai sur Twitter, le conseil de surveillance a déclaré qu’il rendra publique sa décision le mercredi 5 mai, aux alentours de 15 heures (heure de Paris). Le verdict sera publié sur son site et sa décision s’imposera de toute façon au réseau social.
Initialement, le conseil de surveillance aurait dû se prononcer beaucoup plus tôt, au plus tard le 21 avril, mais le caractère atypique du dossier (une entreprise privée décidant de bannir un président en exercice) et le volume exceptionnel des contributions publiques (il a été annoncé plus de 9 000 commentaires) ont nécessité un ajustement de calendrier, en reportant l’échéance de deux semaines.
C’est le 21 janvier que l’examen de l’affaire a commencé. Particularité de la procédure, ce n’est pas Donald Trump qui a saisi le conseil de surveillance de Facebook, bien qu’il était en droit de le faire, mais bien le site communautaire. En effet, l’entreprise américaine cherche à donner une assise juridique à sa décision, qui a été abondamment commentée aux USA, mais aussi au-delà.
L’enjeu de la modération des élus politiques
Cette exclusion a provoqué un déluge de commentaires, favorables ou hostiles. D’aucuns se sont interrogés sur le pouvoir qu’ont les géants du net sur le discours politique, avec le pouvoir de couper le sifflet à tel ou tel intervenant. D’autres ont estimé que Donald Trump n’avait pas à avoir un traitement de faveur et fait observer que Facebook était une société privée, pas un service public.
À la suite des évènements insurrectionnels survenus en début d’année à Washington, alors que se jouait la transition politique entre Donald Trump et Joe Biden, de nombreux autres sites ont aussi pris la décision d’exclure l’ex-président républicain. Cependant, c’est son éjection de Facebook qui a le plus retenu l’attention, compte tenu du poids qu’a Facebook dans la vie quotidienne numérique de la population.
Facebook a brandi ses règles de modération sur les individus et organismes dangereux pour justifier la mise à l’écart de l’ex-champion de la droite américaine. Le site a pointé du doigt deux publications en particulier, qui ont été retirées. Ensuite, une situation d’urgence a été avancée pour bannir Donald Trump pendant 24 heures, puis indéfiniment. Instagram, une filiale de Facebook, a suivi le mouvement.
Signe de la sensibilité du sujet, Mark Zuckerberg s’était fendu d’un commentaire : « Nous estimons qu’il y a tout simplement trop de risques à laisser le président continuer à utiliser notre service ces temps-ci ». Il faut se rappeler la situation dans laquelle se trouvait la capitale américaine, avec des émeutiers prenant d’assaut le siège du parlement américain. On a dénombré cinq morts.
Outre l’avis de cette « cour suprême », dont le champ d’action se restreint à Facebook et Instagram, Facebook souhaite par la même occasion ajuster sa politique de modération pour des personnalités publiques, et tout particulièrement à l’égard d’individus exerçant des mandats électoraux. Ce sont d’ailleurs ces recommandations qui seront peut-être le vrai sujet, et non pas tant le devenir de Trump sur le réseau social.
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