Facebook lance un test pour inviter les internautes à lire d’abord les articles qu’ils prévoient de partager à leurs contacts.

Vous êtes du genre à ne lire que le titre d’un article de presse avant de le partager sur les réseaux sociaux ? À l’avenir, Facebook pourrait vous en faire le reproche. Le site est en train de tester une fonctionnalité consistant à inciter les internautes à ouvrir d’abord le lien qu’ils se préparaient à envoyer à leurs contacts. En cela, la plateforme s’inspire de toute évidence d’un essai semblable lancé par Twitter.

« À partir d’aujourd’hui, nous testons un moyen de promouvoir un partage plus éclairé des articles d’actualité. Si vous souhaitez partager un lien vers un article d’actualité que vous n’avez pas ouvert, nous afficherons un panneau vous encourageant à l’ouvrir et à le lire avant de le partager avec d’autres personnes », écrit Facebook dans un message publié sur Twitter le 10 mai.

La capture d’écran partagée par le réseau social montre l’application de Facebook sur un iPhone. C’est à travers elle, et les actions de l’internaute, que le site peut savoir s’il a ouvert d’abord le lien (en cliquant dessus avec son doigt) avant d’appuyer sur le bouton de partage. Si ces actions surviennent dans cet ordre, alors le panneau informatif surgit. Dans le cas contraire, non.

La fonctionnalité proposée par le site communautaire peut bien sûr rencontrer quelques cas à la marge où sa mise en garde manque sa cible. Exemple typique : un internaute a très bien pu lire préalablement un article de presse via son navigateur web, le retrouver ensuite à travers l’application mobile de Facebook et vouloir le partager tout de suite, sans vouloir ouvrir le lien, puisqu’il en connait déjà la teneur.

Objectif : des partages de meilleure qualité

Ces situations, plutôt marginales, ne constituent pas un désagrément assez important pour renoncer à cette idée — le lancement d’un test le montre. Il y a en effet des enjeux plus importants derrière, sur la façon dont l’actualité est perçue, lue et relayée. La presse a une responsabilité dans la façon dont elle traite l’information, mais le public doit aussi se montrer alerte.

En incitant les internautes à aller au-delà du titre, de l’accroche, de l’image de Une et de l’éventuel texte qui accompagne la publication sur le réseau social (autant d’éléments qui cherchent à attirer l’attention du lectorat), Facebook cherche à améliorer la qualité des partages de liens, en pariant sur le fait que les sujets de faible qualité, trompeurs ou peu fiables soient davantage filtrés.​​​

Facebook // Source : Louise Audry pour Numerama

Facebook

Source : Louise Audry pour Numerama

À la suite de l’annonce du test de Facebook, plusieurs internautes n’ont pas manqué de signifier au réseau social que celui-ci aurait peut-être pu dire qu’il s’est inspiré de Twitter — ce qui, dans les faits, a eu lieu, via des comptes d’employés. Twitter a commencé en 2020 ses expérimentations, en se concentrant sur le retweet, qui est l’une de ses marques de fabrique (il a aussi cherché à le compliquer, avant de renoncer).

Le test lancé par Facebook n’est pas sans rappeler une annonce qui a eu lieu en 2020. À l’époque, le site communautaire se préoccupait de l’obsolescence potentielle de certains contenus. Il avait alors annoncé un outil capable de détecter la date d’un article et, donc, de calculer son ancienneté par rapport à la date de consultation. L’idée ? Prévenir le public qu’il lit une actualité ancienne, et peut-être caduque.

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