Free Mobile a annoncé avoir le plus grand nombre de sites 5G en France métropolitaine. Une avance que le groupe obtient grâce à la réutilisation de fréquences dont il se servait pour la 4G.

Être leader sur la 5G en France. C’est peu dire que Free Mobile met la barre très haut en annonçant cet objectif dans l’ultra haut débit sans fil. Le groupe, qui présente ce mardi 18 mai ses résultats financiers pour le premier trimestre 2021, entend ainsi surclasser ses rivaux, qui sont au nombre de trois : Orange, SFR et Bouygues Telecom. Tous ont lancé la 5G plus ou moins au même moment, fin 2020.

Pour y parvenir, l’opérateur déclare qu’il va accentuer ses investissements au niveau de ses infrastructures, en plus des moyens qu’il mobilise chaque année pour faire croître son réseau. Près de 30 % du chiffre d’affaires est ainsi réinvesti, souligne l’opérateur. Et à l’écouter, il serait déjà devant ses challengers, au classement du nombre de sites opérationnels en métropole.

Free Mobile déclare à ce propos que « fin avril 2021, le Groupe détenait ainsi le plus grand nombre de sites 5G (toutes fréquences confondues) en métropole avec plus de 8 800 sites techniquement opérationnels – dont plus de 1 000 en 3,5 GHz ». Ce n’est pas la première fois que l’opérateur se place devant ses concurrents : à son lancement mi-décembre, il revendiquait la plus grande couverture.

Il est vrai qu’aujourd’hui, l’opérateur a le plus grand nombre de sites opérationnels en 5G (un site opérationnel en 5G n’est toutefois pas forcément ouvert commercialement, c’est-à-dire en mesure de faire circuler les communications des mobinautes). En comparaison, Bouygues Telecom a un peu moins de 2 900 sites et SFR et Orange ont respectivement 1 400 et 1 500 sites 5G opérationnels.

Une avance obtenue grâce à la bande 700 MHz

Comment expliquer un tel écart par rapport à ses concurrents ? L’explication se trouve dans le recyclage de fréquences et dans l’utilisation de ses installations déjà en place. En effet, la 5G en France s’appuie actuellement sur trois bandes de fréquences : 700 MHz, 2,1 GHz et 3,5 GHz. Or, il s’avère que Free Mobile a beaucoup de sites en 700 MHz (il en a plus de 19 100 en service, sur 21 500 activables).

La bande 700 MHz était jusqu’à présent utilisée par Free Mobile pour étoffer son réseau 4G — ces fréquences sont appelées parfois fréquences en or, car elles couvrent des distances assez importantes et améliorent la qualité du réseau à l’intérieur des bâtiments. Ce sont donc ces fréquences que Free Mobile réemploie aujourd’hui, en partie, pour la 5G. La pratique est courante : d’autres opérateurs l’ont fait, en d’autres occasions.

Antennes 5G

Antenne

Source : Melvyn Dadure pour Numerama

La bande 700 MHz est donc très intéressante en termes de propagation des ondes. Elle offre un très bon débit si l’on se réfère aux standards de la 4G. Pour ce qui est de la 5G, c’est plus discutable. Comme il s’agit d’une bande basse, son débit est moins important que les bandes 2,1 GHz ou 3,5 GHz (qui, à l’inverse, couvrent un peu moins loin et pénètrent un peu moins bien dans les bâtiments).

Par rapport aux promesses très spectaculaires qui sont avancées avec la 5G, la bande 700 MHz est, de fait, un peu moins stratégique. Elle délivre des bons débits, mais a plus de mal à s’aligner avec les autres fréquences. La bande la plus équilibrée dans ce domaine est la bande 3,5 GHz. Cependant, les opérateurs ne misent pas sur un seul cheval : ils utilisent en réalité plusieurs bandes 5G.

Ainsi, Free Mobile mise aussi sur la bande 3,5 GHz, mais son réseau reste à construire — il n’a qu’un millier de sites opérationnels. Son avance, réelle si on se focalise sur le nombre de sites actifs, doit être nuancée avec la stratégie suivie par l’opérateur. Si l’on ne compte sur les sites 3,5 GHz, le classement change. Et surtout, être le premier en nombre de sites ne signifie pas toujours être le premier en qualité.

Source : Numerama

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