En 2021, le marché des téléviseurs accueille une énième évolution de la technologie LCD, avec l’apparition d’un rétroéclairage associant des LED encore plus petites. Le but ? Les multiplier afin de doser encore plus finement l’éclairage des pixels. Samsung, en concurrence sur l’OLED, lance donc une nouvelle gamme de téléviseurs QLED, lesquelles reçoivent le préfixe Neo pour matérialiser le passage au mini LED (technologie qu’on retrouve aussi sur le nouvel iPad Pro doté d’un écran de 12,9 pouces).
Dans la catégorie 4K, la référence Neo QLED QN95A représente le haut du panier. La fiche technique donne le tournis : taux de rafraîchissement à 120 Hz, pic lumineux de 2000 nits, boîtier déporté OneConnect ou encore haut-parleurs de 70 watts. Pour aller plus loin chez Samsung, il faut franchir le cap de la 8K.
C’est avec beaucoup de curiosité que nous avons mis ce QN95A au banc d’essai, sachant que l’OLED a toujours eu notre faveur. Le mini LED constitue-t-il une avancée suffisante pour rivaliser ? La réponse est… non. En revanche, force est de reconnaître que le QN95A est un allié de choix pour les joueuses et les joueurs.
Un nouveau boîtier OneConnect
Le QN95A est disponible en 4 diagonales : 55 pouces (2 299 €), 65 pouces (2 799 euros), 75 pouces (4 499 €) et 85 pouces (5 999 €).
Les téléviseurs haut de gamme de Samsung se suivent et se ressemblent. Pour faire simple, on a toujours affaire à un grand écran très fin — grâce à l’électronique déportée (nous y reviendrons) — jonché sur un pied central en métal garantissant une stabilité idéale. Il n’y a aucune fioriture à signaler et on comprend alors que la firme coréenne préfère concentrer l’attention sur l’image en elle-même. On notera une qualité de fabrication irréprochable, en adéquation avec la grille tarifaire.
Le premier changement de taille est du côté du boîtier OneConnect, qui réunit l’ensemble des ports nécessaires au fonctionnement (il est relié au téléviseur par un seul câble). Il gagne cette année en compacité, pour mieux se fondre — et se faire oublier — dans un meuble. Bonne nouvelle : il intègre quatre ports HDMI compatibles avec toutes les fonctionnalités de la norme 2.1 (à commencer par du jeu vidéo en 4K à 120 fps). Il est simplement dommage de ne pas pouvoir le fixer à l’arrière du téléviseur pour encore mieux le dissimuler.
L’autre changement concerne la télécommande, qui abandonne sa robe argentée (en métal) pour du noir mat (en plastique). Toujours aussi riquiqui, elle en termine avec les piles, remplacées par une batterie qui peut se recharger par un port USB-C ou… un petit panneau solaire. Une bonne nouvelle qui devrait amorcer une tendance pour le marché tout entier.
Puissance lumineuse à tempérer
On attendait énormément du rétroéclairage basé sur des LED 40 fois plus petites. Les férus de télévision le savent : plus il y a de LED, plus il y a de zones de rétroéclairage et meilleure est la qualité d’image. En attendant le microLED, encore plus prometteur, Samsung refuse toujours l’OLED en misant sur des améliorations du LCD. Le mini-LED permet de franchir une étape supplémentaire dans le rendu des contrastes, tout en continuant d’offrir une puissance lumineuse inouïe — et largement supérieure aux modèles OLED (dont c’est la principale limite).
Une puissance lumineuse inouïe
Il suffit de voir la première image délivrée par le QN95A pour se rendre compte à quel point il est lumineux. On serait presque tenté de sortir des lunettes de soleil pour ne pas être trop éblouis face à la puissance lumineuse du téléviseur. Elle se met au service des contenus HDR, qui atteignent des cimes élevées en matière de dynamique.
On vous passera volontiers les promesses marketing de Samsung en matière d’améliorations basées sur une intelligence artificielle. L’algorithme, présent depuis plusieurs générations, fonctionne de mieux en mieux. Au-delà des chiffres et des superlatifs, on dira que le QN95A propose une image avec du piqué et des couleurs très bien retranscrites. Il est loin, le temps où Samsung avait tendance à tirer vers la surenchère et l’artificiel. En mode cinéma, le spectacle est d’excellente tenue. Évitez simplement les modes intelligents, qui ont toujours tendance à en faire un peu trop dans l’amélioration trop voyante (même si c’est moins qu’avant).
Armé de ses milliers de mini LED (Samsung ne précise aucun nombre exact), le QN95A est, sur le papier, taillé pour rivaliser avec l’OLED. Il s’en rapproche, indéniablement, mais reste encore assez loin sur un point qui fait jaser : la gestion de la dispersion lumineuse. Le phénomène de blooming, qui se matérialise par un halo lumineux disgracieux autour des éléments les plus lumineux (exemple : des sous-titres blancs sur un fond noir), reste hélas présent. C’est surtout vrai si on se déporte légèrement de l’axe central, ce qui peut arriver en fonction de sa position sur le canapé.
En revanche, les futurs propriétaires seront ravis d’apprendre que les bandes du format cinéma sont bien noires (et pas grisâtres). Le blooming peut être atténué en jouant sur les paramètres (astuce : baisser la luminosité, de toute façon trop élevée pour le commun des mortels), ce qui pourra poser problème pour les moins initiés.
Dernier point qui fâche : Samsung continue de faire l’impasse sur le Dolby Vision, format HDR pourtant très répandu (Disney+, Netflix).
La Gaming Bar pour les joueurs
On a déjà eu maintes occasions de vanter les mérites de l’interface Samsung, complète (en termes d’applications), fluide et très agréable à parcourir. Et on a déjà dit combien les téléviseurs de la marque constituent des alliés de choix pour les propriétaires d’une console de jeux vidéo et/ou d’un PC puissant. En 2021, la donne n’a pas changé. Mieux, Samsung affirme davantage son positionnement — au-delà de la présence de quatre ports HDMI 2.1 (contre un seul pour la référence précédente). Elles offrent aux intéressés tout ce qu’ils sont en droit d’attendre en matière de fonctionnalités de confort : auto low latency mode (le téléviseur passe automatiquement en mode jeu en détectant une console), taux de rafraîchissement variable (pour une meilleure fluidité), certification AMD FreeSync Premium Pro et la 4K en 120 fps.
Pour aller encore plus loin, le QN95A se dote d’une Gaming Bar. En pressant un bouton de la télécommande, on fait apparaître une petite interface rappelant celle d’un moniteur de PC. Elle sert à renseigner sur les paramètres chers aux gamers (retard d’affichage, taux d’images par seconde, format, position de l’écran…). C’est un petit ajout qui ne révolutionne pas l’usage, mais qui vient prouver que Samsung sait y faire quand il faut s’adresser aux utilisateurs les plus exigeants. L’input lag — ou retard à l’affichage — a été mesuré à 10,4 ms par nos confrères de Frandroid. Traduction : vous ne percevrez aucune latence entre le moment où vous appuierez sur votre manette et celui où l’action désirée se produit à l’écran.
Bien évidemment, toute la puissance lumineuse embarquée par le QN95A est un avantage certain pour les jeux vidéo récents, avec des effets visuels qui ressortent encore plus (le dernier jeu Spider-Man sur PS5 par exemple, sublime en HDR). Par ailleurs, cette puissance lumineuse permet de jouer dans des conditions très éclairées sans aucun souci de visibilité.
Le verdict
Samsung QE65QN95A
Voir la ficheOn a aimé
- Taillé pour le jeu vidéo
- Quelle puissance lumineuse...
- Le boîtier OneConnect, la télécommande sans pile
On a moins aimé
- Trop de luminosité = fuites difficiles à maîtriser
- Toujours pas de Dolby Vision
- OLED toujours (légèrement) devant
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