C’est un cap symbolique qui s’apprête à être franchi. Il l’est même peut-être déjà, car le bilan mensuel du régulateur des télécoms sur le déploiement de la 5G en France, reflète en réalité des statistiques d’il y a quelques semaines. Il y a en tout cas désormais presque 15 000 sites en métropole qui délivrent de la 5G aux mobinautes.
Ce point d’étape, transmis le 18 mai par l’Autorité de régulation des communications électroniques, indique qu’il y avait au 30 avril très précisément 14 223 installations qui sont ouvertes commercialement au public, c’est-à-dire qui sont capables d’acheminer les communications en 5G, sous réserve d’un forfait et d’un smartphone compatible et, bien sûr, à condition d’être à portée.
Cette statistique présente le panorama du déploiement d’il y a deux semaines. Dans la mesure où des centaines de sites 5G sont chaque mois ouverts au public, il est probable que le seuil des 15 000 est dépassé et, s’il ne l’est pas encore, le sera très bientôt. À titre d’exemple, entre mars et avril, il y a eu 635 nouveaux sites pour la seule bande 3,5 GHz. Or, la 5G en utilise trois, avec les bandes 700 MHz et 2,1 GHz.
Dans cette course, les opérateurs n’en sont pas au même stade. Free Mobile revendique le plus grand nombre de sites 5G, mais parce qu’il a choisi de s’appuyer massivement sur la bande 700 MHz, qui lui servait jusqu’à présent à la 4G. De fait, à travers le recyclage de ses fréquences 700 MHz, et parce que les sites qui accueillent cette bande existent déjà, le groupe a pris de l’avance.
Sur la bande dite 3,5 GHz, qui est la bande-cœur de la 5G, les écarts sont moins prononcés. Orange est en tête, avec plus de 1 200 sites ouverts, contre 1 000 pour Free Mobile. Suit Bouygues Telecom avec presque 630 sites et SFR avec environ 560 sites. La bande 3,5 GHz est celle qui est suivie avec le plus d’attention, car elle présente les propriétés les plus équilibrées entre le débit, la portée et la couverture en intérieur.
Un déploiement amené à prendre de la vitesse
Bien que la statistique puisse sembler impressionnante, la couverture de la population en 5G reste très faible — le top départ du déploiement de l’ultra haut débit mobile n’a eu lieu qu’en fin d’année 2020. La couverture du territoire prend également beaucoup de temps. Chaque opérateur met à disposition une carte de couverture pour permettre au public de voir les zones déjà desservies.
Une accélération rapide de la couverture de la population est à attendre à court terme, du fait de deux mouvements : d’abord, l’arrivée de la 5G à Paris est en cours, ce qui apportera cette nouvelle génération des télécoms à des millions de personnes d’un coup. Ensuite, un rapport attendu sur le plan sanitaire a été rendu, sans noter de risques nouveaux. Or ici et là, ce rapport était une condition préalable au déploiement.
Ces statistiques ne concernent que la métropole. En outre-mer, un important décalage est observé. Il y a à peine quelques antennes en Guyane et, pour La Réunion et Mayotte, le top départ est attendu pour 2022. Le calendrier général demande aux opérateurs de couvrir les deux tiers de la population française en 5G d’ici 2025. En 2030, tout le réseau devra être en 5G.
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