L’intérêt portée à la cryptomonnaie Chia ne réjouit pas l’hébergeur Scaleway. Créé en 2017, le Chia n’a été lancé que début mai sur les plateformes d’échange, mais il attise déjà beaucoup la curiosité sur la scène crypto car il devrait avoir une consommation énergétique réduite.
Contrairement à des cryptomonnaies comme le Bitcoin — dont le minage repose sur un mécanisme de preuves de travail, soit l’exécution de calculs complexes par des GPU — le Chia repose lui essentiellement sur l’allocation d’espace de stockage, ce qu’on appelle la preuve d’espace. « Plus vous avez d’espace de stockage, plus vous avez des chances d’obtenir une preuve d’espace, plus vous pouvez obtenir de Chia », résume Scaleway sur son blog.
Le Chia fait grimper la demande de stockage
Le problème — vous le voyez venir — c’est que cet intérêt pour le Chia fait grimper la demande en équipements de stockage. Le créateur du Chia, Bram Cohen, plus connu pour avoir créé le protocole BitTorrent, faisait valoir que le Chia pourrait tirer profit de l’espace de stockage inutilisé sur les ordinateurs de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Mais d’après Scaleway, la situation devient hors de contrôle : « Le marché du stockage de données se préparait à l’arrivée de cette vague, mais elle frappe bien plus fort que prévu (…) Les farmers de Chia acquièrent tout l’espace de stockage disponible sur le marché pour améliorer leur chance d’obtenir des coins. »
Le Chia occupe 7 millions de To à l’heure actuelle. Cela reste limité — pour vous donner une idée, le fabricant Seagate a vendu 140 millions de To de stockage au premier trimestre. Mais ce qui est frappant, c’est que ce chiffre a augmenté très rapidement : fin avril il n’était encore que de 1 million de To. Certains disques durs de grande capacité, ont d’ailleurs enregistré des hausses de prix.
Des SSD qui s’usent à vitesse accélérée
Le Chia ayant une fâcheuse tendance à griller certains équipements (certains SSD grand public, par exemple, ne peuvent encaisser un grand nombre de réécritures), une partie des amateurs de ce coin semble privilégier la location d’espace de stockage pour leurs activités.
« Au sein de Scaleway, nous observons l’impact du Chia sur l’ensemble de nos produits », s’alarme Scaleway. L’entreprise vient d’ailleurs d’annoncer des mesures drastiques pour se protéger de cette vague.
Scaleway restreint les accès à ses serveurs
La phase appelée plotting — qui correspond à la création des espaces dédiés au Chia — est interdite sur plusieurs infrastructures de Scaleway notamment toutes celles utilisant des SSD (la liste complète sur le site de l’entreprise).
Le fournisseur rappelle d’ailleurs qu’il facturera tout client dont le plotting aurait entrainé la destruction d’équipements. Le farming de Chia reste lui autorisé mais avec certaines restrictions (le détail est également sur le site de Scaleway). Bram Cohen ne semble pas s’inquiéter outre mesure de cette décision et a simplement remercié Scaleway d’avoir proposé un traitement différencié pour les activités de plotting et de farming.
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