Le PDG de Tesla continue de s’intéresser de près au bitcoin. Il a rencontré les représentants de plusieurs société de minage nord-américaines prêtes à se montrer plus transparentes sur l’énergie utilisée par leurs activités. Les énergies renouvelables ne suffiront cependant pas forcément à rendre le bitcoin plus écolo.

Elon Musk n’a pas définitivement tourné le dos au bitcoin, loin de là. Même s’il a affolé la sphère crypto la semaine dernière en annonçant le 18 mai que Tesla n’accepterait plus les paiements en bitcoin, en raison du coût environnemental de ce dernier, le milliardaire continue de s’y intéresser de près.

Lundi 24 mai, le PDG de Tesla a indiqué sur Twitter avoir rencontré plusieurs sociétés de minage de Bitcoin nord-américaines prêtes à « dévoiler la part d’énergie renouvelable qu’elles utilisent pour leurs activités, ainsi que leurs projections en la matière ». Selon le milliardaire, ce serait une démarche « potentiellement prometteuse ».

Le PDG de MicroStrategy, Michael Saylor, a donné à The Verge un peu plus de détails sur cette rencontre, révélant qu’Elon Musk avait rencontré les représentants de groupes spécialisés dans le minage de crypto tels qu’Argo Blockchain, Blockcap, Core Scientific, Galaxy Digital, Hive Blockchain Technologies, Hut 8 Mining, Marathon Digital Holdings et Riot Blockchain.

Il a précisé sur Twitter que ces mineurs avaient accepté de former un Conseil du Minage de Bitcoins afin de promouvoir la transparence énergétique et les initiatives environnementales.

Miner du Bitcoin avec des énergies renouvelables

Elon Musk estime sur Twitter que cette initiative a du potentiel, mais la situation est un peu plus compliquée qu’il ne le suggère. Le protocole créé par le mystérieux Satoshi Nakamoto est ingénieux, car il permet de réaliser des transactions avec le bitcoin de manière sécurisée, sans pour autant passer par un tiers de confiance (banque, etc.).

Le problème c’est que ce système repose sur la preuve de travail, un mécanisme de vérification très énergivore : il implique des calculs complexes par des GPU (processeur graphique), et plus le nombre de machines minant du bitcoin augmente, plus ces calculs se complexifient. Résultat : à l’heure actuelle, les prévisions de consommation énergétique annuelle du Bitcoin (112 TWh selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index) flirtent avec celle d’un pays comme la Norvège (124 TWh).

Le Bitcoin devrait prochainement avoir cours légal au Salvador. // Source : Photo de Tima Miroshnichenko provenant de Pexels

Le Bitcoin devrait prochainement avoir cours légal au Salvador.

Source : Photo de Tima Miroshnichenko provenant de Pexels

Alimenter cette activité avec des énergies renouvelables permettrait de réduire l’empreinte carbone du bitcoin. Mais, dans certaines zones, il n’y pas assez d’énergies renouvelables pour alimenter toutes les activités existantes, et il risque d’y avoir des conflits d’usage. Auquel cas, le fait que le bitcoin utilise tant d’énergie posera toujours problème : la consommation de la cryptomonnaie risque de forcer certains groupes ayant d’autres activités à continuer d’utiliser des énergies fossiles.

C’est pour ces raisons d’ailleurs qu’une cryptomonnaie comme l’Ethereum a entamé sa transition vers un autre mode de fonctionnement, la preuve d’enjeu, censée être moins gourmande en électricité. La cryptomonnaie Chia mise, quant à elle, sur la preuve d’espace et de temps, un mécanisme qui repose essentiellement sur l’allocation d’espace de stockage et devrait également avoir une consommation réduite.

Le Chia et l’Ethereum misent sur un fonctionnement alternatif

Il faudra cependant voir à l’usage si ces nouveaux systèmes sont robustes et surtout à l’épreuve des tentatives de tricherie. Le principal risque pour une cryptomonnaie est en effet que certains mineurs parviennent à fausser la blockchain afin de s’approprier frauduleusement des coins. D’autres possibles effets collatéraux doivent également être pris en compte. Le Chia, par exemple, fait grimper en ce moment la demande en équipement de stockage : alors qu’il n’occupait que 1 million de To fin avril, il utilise désormais 7 millions de To.

D’après Scaleway, la situation devient hors de contrôle : « Le marché du stockage de données se préparait à l’arrivée de cette vague, mais elle frappe bien plus fort que prévu (…) Les farmers de Chia acquièrent tout l’espace de stockage disponible sur le marché pour améliorer leur chance d’obtenir des coins. » Comme le minage de Chia a en plus tendance à griller certains équipements prématurément, l’hébergeur Scaleway a même fini par mettre en place certaines restrictions d’accès à ses serveurs afin de les protéger.

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