Le nouvel iMac est un excellent ordinateur. Son écran de qualité, sa puce Apple M1 toujours impressionnante et son design réussi en font une machine de choix pour celles et ceux qui travaillent depuis chez eux. Mais le nouvel iMac est aussi un ordinateur quasiment irréparable, et en 2021, cela commence à être gênant.
Indice de réparabilité de 2/10
Après avoir démonté le tout nouvel ordinateur d’Apple, le site de référence iFixit lui a attribué la note de 2 sur 10. L’impossibilité de changer le stockage interne ou la carte mère est « un coup dur pour les réparations, les mises à niveau, la récupération des données et même la sécurité », alerte le spécialiste américain du démontage.
L’iMac n’est pas pour autant dénué de qualité sur ce front. Les ventilateurs, la prise jack, les écouteurs et la webcam sont facilement remplaçables. Mais dans l’absolu, le dernier ordinateur Apple reste extrêmement difficile à démonter et réparer, même par les bidouilleurs et bidouilleuses les plus aguerris.
La tendance vers des ordinateurs tout-en-un peu réparable n’est pas exactement nouvelle chez Apple. En 2015, l’iMac 21 pouces récoltait la piètre note de 1/10 et en 2018 l’iMac Pro plafonnait à 3/10. Chez la concurrence, c’est à peine mieux (mais quand même), puisque la Surface Studio de Microsoft obtenait en 2016 la note de 5/10.
Une pilule difficile à faire passer en 2021
Mais en 2021, cette philosophie du « tout soudé » pose quelques problèmes. En France comme aux États-Unis, le droit à la réparabilité fait beaucoup parler de lui. Les législateurs y voient effectivement un moyen efficace de réduire l’empreinte carbone mondiale du numérique. Pour rappel, selon le Sénat, la production des terminaux (smartphones, tablettes, ordinateurs) constitue 70 % de l’empreinte totale du numérique en France. En résumé, l’ordinateur le plus écologique est celui que vous avez déjà chez vous.
Pour lutter contre cette tendance au renouvellement délétère, la France a mis en place l’indice de réparabilité en 2020. Aux États-Unis, de plus en plus d’États tentent aussi d’obliger les constructeurs à faciliter la réparation de leurs appareils, mais face au lobbying des GAFAM, les projets ne vont jamais bien loin.
Pour être parfaitement en accord avec ses positions écologiques, Apple aurait donc dû sortir un iMac plus facilement réparable. Surtout que par son positionnement d’ordinateurs fixe, l’iMac n’a pas vocation à être renouvelé aussi souvent qu’un smartphone ou une tablette. Pouvoir changer les composants facilement aurait été une manière simple et efficace d’allonger la durée de vie du produit.
Le design avant tout ?
En guise de conclusion après sa dissection de l’iMac M1, iFixit se permet de soulever une question intéressante : « Un travail d’ingénierie impressionnant a été mené pour rendre cet ordinateur aussi fin que possible, mais avait-on vraiment besoin d’un ordinateur tout-en-un encore plus fin ? »
Le design du dernier bijou d’Apple participe indéniablement à son attrait, mais un ordinateur posé sur un bureau 7 jours sur 7 a-t-il vraiment besoin d’être tout juste aussi épais que deux iPads posés l’un sur l’autre ? L’iMac est assurément une très belle machine, mais Apple a fait le choix de sacrifier la réparabilité pour le design.
L’idée n’est pas forcément de retourner aux moniteurs à tubes des années 2000, mais s’il y a bien une entreprise qui serait capable de marier design et réparabilité, c’est probablement Apple. L’entreprise assure déjà un suivi logiciel impeccable et les Macs sont des modèles des longévités dans l’industrie informatique. Pourquoi alors vouloir à tout prix compliquer la vie de celles et ceux qui veulent réparer leur machine ?
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