Apple veut garder son service de messagerie instantanée pour lui. En 2013, lorsque l’idée de porter iMessage sur Android a été évoquée, l’entreprise a rapidement balayé la proposition en raison de l’avantage concurrentiel que son application représentait.

iMessage aurait pu arriver sur Android en 2013, mais Apple en a décidé autrement. Lors du procès qui opposait le constructeur d’iPhone à Epic Games, des documents sur le sujet ont été dévoilés, montrant que l’espace d’un instant, il a été question de porter le service de messagerie instantanée d’Apple sur Android. Mais l’entreprise n’est pas allé au bout du projet est assume tout à fait.

iMessage, standard de l’industrie ?

Dans un mail de 2013, Eddy Cue (vice-président en charge des logiciels chez Apple) expliquait vouloir « porter iMessage sur Android […] le plus rapidement possible », sous peine de voir Google — qui envisageait de racheter WhatsApp à l’époque — dominer le monde de la messagerie mobile. « Ils ont la recherche, les mails, la vidéo, et ils se développent rapidement dans les navigateurs. Nous avons la meilleure application de messagerie et nous devrions en faire le standard de l’industrie. Je ne sais pas comment nous pouvons la monétiser, mais elle ne nous coûte pas cher à faire tourner », précisait alors Eddy Cue.

Sur iPhone, Apple affiche les iMessage en bleu et les SMS en vert. Cela discrimine les utilisateurs d'Android selon Google. // Source : Apple

Sur iPhone, Apple affiche les iMessage en bleu et les SMS en vert. Cela discrimine les utilisateurs d'Android selon Google.

Source : Apple

À l’époque, iMessage était très populaire. Facebook Messenger comme WhatsApp étaient encore jeunes, et les messageries de type Signal ou Telegram n’avaient pas encore eu le droit à leur moment de gloire. Le protocole de messagerie d’Apple avait atteint une telle popularité qu’il avait fait naître une pseudo-discrimination contre les « bulles vertes », le nom donné aux utilisateurs et utilisatrices Android qui apparaissaient dans une couleur différente au sein de l’application Message d’Apple. C’est d’ailleurs cet avantage concurrentiel qui a poussé Apple à abandonner le projet.

Pas question de faire un cadeau aux « familles iPhone »

Craig Federighi (vice-président de l’ingénierie logicielle chez Apple) expliquait alors que, rendre son service de messagerie disponible sur la plateforme de son concurrent N° 1, « permettrait simplement de lever un obstacle chez les familles iPhone qui pensent à donner un téléphone Android à leurs enfants. » Pour Federighi, « iMessage est un service intéressant » mais pour convaincre les utilisateurs et utilisatrices de WhatsApp de basculer sur iMessage, « il faut plus qu’une application un peu meilleure que les autres ».

En l’absence de stratégie claire pour rendre iMessage dominant, Apple a  donc décidé de garder son service de messagerie pour lui.

Résultat, presque 8 ans après, le paysage technologique des messageries instantanées est complètement morcelé. Signal, Telegram, Discord, Slack, Facebook Messenger, WhatsApp, les solutions ne manquent pas et iMessage n’est plus aussi dominant qu’avant. Android représente 72 % du parc mobile mondial, WhatsApp compte 2 milliards de comptes et Facebook Messenger est peuplé par 1,3 milliard d’utilisateurs et d’utilisatrices à travers le globe.

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