Le bitcoin va-t-il remonter ? Son cours va-t-il continuer de s’effondrer ? Depuis le pic historique du 13 avril, où un bitcoin valait plus de 62 000 dollars (plus de 50 000 euros), ce sont des questions que tout le monde se pose. Car, depuis son pic historique, la valeur de la cryptomonnaie n’a fait que chuter, et un bitcoin s’échangeait pour 37 000 dollars à la date du 11 juin. Surtout, personne ne sait vraiment combien de temps cette chute va durer ni si le bitcoin va retomber au seuil fatidique des 30 000 dollars.
Depuis quelques jours, on voit apparaître sur certains sites spécialisés et blogs d’experts des références à des « bull run », des « bearish market », mais surtout, à un « seuil clé », situé à 30 000 dollars (ou 30k). Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Pourquoi est-ce si important si le prix du bitcoin passe sous ces fameux « 30k » ? Et quels impacts cela aurait-il sur le futur du bitcoin ? Explications.
Qu’est-ce que ce seuil ?
Cette notion de seuil ne concerne pas que le bitcoin ou les cryptomonnaies : c’est un terme qui s’applique pour tous les actifs boursiers. Chaque action a ce seuil, qui s’appelle également « niveau de résistance ». Ce niveau de résistance, c’est l’une des nombreuses analyses techniques que les financiers mènent, afin de déterminer une fourchette de prix pour un titre de bourse précis.
« Quand on fait une analyse, que le cours baisse ou augmente, on va calculer des potentiels prix maximum ou minimum qu’on pense pouvoir atteindre », explique Giulia Mazzolini, la directrice France de BitPanda, une entreprise de courtiers en cryptomonnaie. Aujourd’hui, le seuil des 30 000 dollars (30k) est un niveau de résistance bas, c’est-à-dire que les experts estiment qu’il est peu probable que son cours descende plus bas. Et que, s’il chute en dessous, cela serait une mauvaise nouvelle.
Pourquoi est-il fixé à 30k ?
« Pendant longtemps, ce seuil de 30k était un niveau de résistance haut », raconte Giulia Mazzolini. C’est donc un seuil symbolique, mais qui est tout de même très important en bourse. « Pendant un moment, quand on approchait les 30k, les gens vendaient parce qu’ils pensaient que ça allait baisser tout de suite après », explique Giulia Mazzolini. En s’approchant du prix le plus haut jamais atteint, beaucoup se sont dit que le cours ne pouvait pas monter plus haut, et qu’il fallait donc en profiter pour vendre.
En décembre, lorsque le seuil des 30k a été dépassé pour la première fois, on a d’ailleurs pu observer cette tendance : en janvier, le cours a connu une courte, mais subite baisse, avant de finalement repartir et de continuer son bull run (le bull run désigne une période de forte croissance).
Par contre, depuis le mois d’avril, c’est l’inverse qui se passe : l’action n’arrête pas de baisser, et c’est ce qu’on appelle un bear market (un marché en baisse constante, qui incite à la vente). Une tendance qui inquiète beaucoup d’investisseurs, et qui a renouvelé l’intérêt pour ce seuil des 30k.
Qu’est-ce qu’il se passe si le bitcoin passe en dessous des 30k ?
Après avoir été pendant des années un niveau de résistance haut, les 30k sont donc aujourd’hui vus comme un seuil bas. « C’est l’inverse de ce qu’il se passait avant : si on arrive à tenir ce seuil et à ne pas passer en dessus, alors les signaux seront bons. On pourra repartir. Mais sinon, le crash pourrait bien arriver », continue Giulia Mazzolini.
Concrètement, si le bitcoin passe en dessous de ce seuil historique, cela serait un mauvais signe pour le marché, et les investisseurs seraient tentés de vendre, ce qui diminuerait encore la valeur du bitcoin. Tout reste cependant encore très hypothétique, relève Guilia Mazzolini. « Si on passe en dessus des 30k, il existe un autre niveau de résistance aux alentours des 20k. Cependant, il est moins résistant parce qu’il n’y a pas cet aspect symbolique qu’ont les 30K. Donc, potentiellement, on pourrait encore tomber plus bas – mais il y a beaucoup de « si » », note-t-elle.
Est-ce qu’on sait ce qu’il va se passer ?
Pour l’instant, personne ne sait vraiment ce qu’il va se passer : c’est le propre de la bourse. Des estimations peuvent être faites, mais le marché n’est jamais à l’abri d’un changement ou d’un élément inattendu. « C’est un marché qui reste volatil », comme le rappelle Giulia Mazzolini. « Il y a beaucoup d’éléments qui expliquent la baisse du cours ces derniers temps, que ce soit les tweets d’Elon Musk ou les restrictions en Chine. Mais c’est aussi important de préciser que ça fait des années que le cours est à la hausse, et que globalement, les événements sont bons pour les cryptomonnaies. »
Elle en veut pour exemple notamment la décision du Salvador de reconnaître le bitcoin comme une monnaie légale et à part entière, ou encore le fait que de plus en plus de banques et d’investisseurs institutionnels s’intéressent aux cryptomonnaies. « Globalement c’est très positif, parce que le bitcoin n’est plus quelque chose de marginal. Il peut y avoir des corrections du cours en bourse, mais il y a toujours des taux de résistance, donc ça pourrait repartir ».
La question, maintenant, est de savoir quand on aura la réponse. Malheureusement, là aussi il n’y a pas beaucoup de certitude. Le bitcoin pourrait rester dans cet entre-deux pendant quelques jours, ou bien pendant encore des mois. « Tout peut arriver », concède Giulia Mazzolini. « Il suffit que la Chine sévisse encore, que les États-Unis décident d’interdire les cryptomonnaies, ou alors que Tesla accepte à nouveau les bitcoins, et tout pourrait changer. »
Un impact sur les autres cryptomonnaies ?
En tant que cryptomonnaie la plus populaire, le bitcoin a énormément d’influence sur le tout le marché des cryptos. Un cours en dégringolade du bitcoin est une mauvaise nouvelle pour tout le secteur. L’Ethereum, la cryptomonnaie la plus populaire après le bitcoin, a d’ailleurs connu une forte augmentation plus ou moins au même moment — avant de voir aussi son cours redescendre. « Le bitcoin drive vraiment le marché des crypto, donc s’il effondre, tout le reste s’effondre aussi.»
Il est intéressant de noter qu’il existe également des seuils pour les autres cryptomonnaies, mais qu’ils sont beaucoup moins marqués que ceux du bitcoin. « Il faut toujours regarder les points les plus hauts, qui peuvent être considérés comme des seuils », indique Giulia Mazzolini, « donc pour l’Ethereum c’était aux alentours de 2 500 dollars ».
Il y a également un aspect cyclique à prendre en compte : « beaucoup d’analystes remarquent qu’on a tendance à passer d’une période de dominance du bitcoin à celle de cryptomonnaies plus petites, qu’on appelle les Alt-coin. Étant donné que le bitcoin est monté très haut, ces petites cryptomonnaies pourraient à leur tour gagner en valeur », explique Giulia Mazzolini. Mais, encore une fois, « c’est un marché très volatil, et il est très difficile de prédire ce qu’il va se passer ».
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