La fermeture de la majorité des fermes de minage basées en Chine a de lourdes répercussions sur le bitcoin. Pour faire face à cette nouvelle donne, le réseau a réajusté significativement la difficulté des puzzles mathématiques à résoudre pour miner des blocs sur la blockchain du bitcoin.

La difficulté de miner du bitcoin a fortement chuté : -28 %. C’est la plus forte baisse jamais observée sur la blockchain du bitcoin, note CNBC. Pourquoi est-il désormais plus facile de miner la plus célèbre des cryptomonnaies ? C’est lié au fonctionnement de la blockchain du bitcoin. Celle-ci est en effet basée sur la preuve de travail (proof of work) et impose aux mineurs de résoudre des calculs mathématiques complexes pour valider un bloc et gagner la récompense associée.

Le concepteur du bitcoin, Satoshi Nakamoto, a prévu que le rythme de validation des blocs reste stable (toutes les dix minutes environ). Lorsque la capacité de minage augmente (car de nouvelles personnes se mettent à miner du bitcoin ou que des entités existantes acquièrent des machines supplémentaires), la difficulté de miner du bitcoin est revue à la hausse. À l’inverse, lorsque la capacité de minage baisse, la difficulté des calculs est allégée.

Miner du bitcoin est redevenu bien plus facile après la fermeture de la majorité des mines situées en Chine.  // Source : Viktor Forgacs / Unsplash

Miner du bitcoin est redevenu bien plus facile après la fermeture de la majorité des mines situées en Chine.

Source : Viktor Forgacs / Unsplash

La Chine a fait fermer la plupart des mines de bitcoin

La baisse de la difficulté de miner du bitcoin n’est donc pas surprenante : la capacité de minage a en effet fortement baissé ces derniers temps. Le hashrate (la quantité de calculs que l’ensemble des mineurs est capable de réaliser par seconde) a en effet diminué de 54 %. C’est lié aux mesures drastiques prises par la Chine envers les mineurs de bitcoin. Le pays abritait jusqu’à présent la majeure partie du minage mondial (entre 65 et 75 %). Mais les autorités locales redoutent la spéculation que les cryptomonnaies peuvent entraîner, et la lourde facture énergétique du bitcoin. Beijing a donc passé des réglementations très restrictives dans ce domaine, et même ordonné de couper le courant à la majorité des fermes de minage. Près de 90 % de la capacité de minage du pays a ainsi été stoppée.

Si ces restrictions ne font pas les affaires des mineurs qui étaient basés en Chine, cela en réjouit d’autres. La baisse de la difficulté du minage de bitcoin va « augmenter les revenus des mineurs. Ils vont soudainement avoir accès à une plus grosse part du gâteau et pourront gagner davantage de bitcoin », s’enthousiasme ainsi Brandon Arvanaghi, ingénieur spécialisé dans les cryptomonnaies, interrogé par CNBC.

Les mineurs chinois cherchent un nouveau point de chute

Reste à voir désormais à quelle vitesse le hashrate de la blockchain du bitcoin retrouve son niveau antérieur. Certaines entités ont déjà déplacé leurs fermes basées en Chine vers le Kazakhstan voisin. Et une grande partie des acteurs ayant dû cesser leurs activités cherchent activement un nouveau point de chute. Les États-Unis seront certainement une destination prisée : plusieurs états (le Texas par exemple) ont passé des réglementations favorables aux cryptomonnaies, et ont des politiques en matière d’énergies renouvelables susceptibles d’intéresser les mineurs — qui ont besoin de beaucoup d’électricité, à faible coût et avec un impact carbone aussi restreint que possible. Mais d’autres pays, comme le Salvador qui a récemment annoncé faire du bitcoin une monnaie légale, pourraient également tenter de se positionner.

Délocaliser les activités de minage prendra bien sûr un peu de temps. Le réseau pourra cependant sans doute retrouver son niveau antérieur d’ici quelques mois. Comparé à d’autres sites (industriels par exemple), il n’est en effet pas trop complexe de déplacer une ferme à bitcoin. Les machines peuvent être déplacées relativement facilement et surtout les mineurs n’ont pas besoin d’être situés à proximité des personnes avec qui ils échangent.

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