En 2004, il s’est vendu 178 millions d’ordinateurs dans le monde. Un bel exploit, mais un chiffre ridicule par rapport au 675 millions de téléphones qui se sont écoulés sur la même période. À l’époque, on ne parlait pourtant pas de smartphones. L’iPhone n’était pas encore né, nos mobiles étaient équipés de 32 mégaoctets de RAM et tournaient grâce à des processeurs cadencés à 200 MHz à peine. Des caractéristiques issues tout droit des PCs de la fin des années 90.
Les débuts d’Android
Voyant là une opportunité, quelques ingénieurs se sont lancé dans un projet fou : fournir un système d’exploitation mobile open source que tous les téléphones pourraient adopter. C’était les débuts d’Android.
Le système d’exploitation qui équipe aujourd’hui 80 % des smartphones dans le monde a pourtant failli ne jamais voir le jour. L’histoire est racontée dans le livre Androids : The Team That Built the Android Operating System écrit par Chet Haase et dont Ars Technica publie les bonnes feuilles.
Quelques mois avant de se faire racheter par Google, l’entreprise Android Inc. venait d’opérer un changement majeur de stratégie. Après avoir échoué à convaincre des investisseurs de soutenir leurs efforts pour construire un système d’exploitation pour appareil photo, l’équipe se décida alors à construire les premières versions du célébrissime OS mobile.
Un OS pour téléphone à clapet
En 2005, l’entreprise embaucha alors Andy McFadden, un ingénieur qui travaillait jusque-là à la conception de magnétoscopes numériques. Sa première tâche fut de construire une démo technique d’Android pour accompagner le pitch que le reste de l’équipe voulait vendre à de potentiels investisseurs. Et autant dire qu’à l’époque, Android était loin, très loin de ressembler à ce qu’on connait aujourd’hui.
Les premières versions du système étaient à l’époque pensées pour tourner sur les mobiles de l’époque, pas pour accompagner un nouveau type d’appareil tactile comme Apple le ferait deux ans plus tard. L’ambition d’Android était de remplacer Microsoft Mobile, Symbian (l’OS employé à l’époque par Nokia) et les autres systèmes embarqués sur nos bons vieux mobiles à clapets ou en format brique.
C’est donc avec cette idée et cette démo technique sous le bras que l’équipe a commencé à faire le tour des investisseurs et des grandes firmes du numérique de l’époque. Début 2005, après un premier meeting avec Google qui n’a pas abouti sur grand-chose, l’entreprise va voir Samsung en Corée. Le constructeur leur rit au nez quand ils prétendent pouvoir construire un système d’exploitation à 4 ou 5 paires de mains. Samsung emploie à l’époque 300 personnes pour parvenir aux mêmes résultats et ses responsables qualifient le projet Android de doux rêve. Une réflexion qui inspira d’ailleurs le nom du premier téléphone Android, le HTC Dream (qui se traduit par « rêve » en français).
Android façon BlackBerry
Quelques mois après, Google contacte de nouveau Android Inc pour leur proposer une offre de rachat, qui est évidemment acceptée. Pendant un temps, l’équipe continue de travailler sur un système pensé pour les téléphones à touches.
Un prototype déterré en 2012 lors du procès qui oppose Google à Oracle montre en effet un téléphone Google qui ressemble aux BlackBerry de l’époque. Ce n’est qu’après la sortie de l’iPhone qu’Android se décide à adopter sérieusement les écrans tactiles. Une chance quand on sait à quoi ressemblait l’interface d’Android avant ça.
La suite de l’histoire est connue. Fin 2008, le HTC Dream sort aux États-Unis et en quelques années, la version revue et corrigée d’Android s’impose sur la plupart des téléphones de la planète.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.