7-Zip, Audacity, Apache, Chromium, Debian, Drupal, Discourse, FileZilla, Gimp ou encore Firefox. Ces logiciels libres sont quelques-uns des programmes recommandés au sein de l’administration, pour celles et ceux qui ne veulent pas recourir à des solutions propriétaires. Et cette année encore, de nouveaux logiciels font leur apparition dans la liste du SILL (socle interministériel de logiciels libres).
Pour 2021, on trouve ainsi de nouvelles références comme Dash (cadriciel d’applications web basé sur Flask [Python], React et Plotly.js), Tuleap (gestionnaire de cycle applicatif), Lazarus IDE (IDE de programme en FreePascal), MurExpo (logiciel pédagogique pour créer un mur d’exposition) ou encore uPortal (portail pour l’enseignement supérieur et le secondaire).
Le SILL est un guide à destination des services publics pour les accompagner dans le choix des logiciels libres, en fonction de leurs besoins. Le travail de sélection se veut collaboratif, en tenant compte du retour d’expérience des fonctionnaires qui s’en servent dans leur mission. Les contributions sont variées : on trouve Pôle Emploi, le ministère de la Culture, l’IGN, le CEA ou encore des universités.
Des mises à jour du SILL au fil de l’eau
Encadré par la direction interministérielle du numérique (DINUM, ex DINSIC : direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication), qui travaille avec les informaticiens de l’État, le SILL était actualisé une fois par an depuis des années (nous avions évoqué les éditions 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020). Mais pour 2021, il n’y a pas eu d’annonce particulière.
Cela n’est pas si surprenant : en mai 2021, la DINUM indiquait un changement dans la façon de gérer le SILL. « Il est désormais actualisé en continu par les groupes de travail et publié par Etalab en version web » sur un site web dédié. Autrement dit, les internautes ont tout intérêt à se rendre de temps à autre sur le site du SILL pour voir ce qui a été ajouté ou, éventuellement, retiré.
Auparavant, la DINUM partageait le SILL dans un document PDF, sous la forme d’un large tableau. Bien que lisible, sa prise en main n’était guère conviviale. Le document PDF existe toujours (c’est d’ailleurs notamment grâce à lui que l’on peut repérer les nouvelles entrées de 2021), avec en particulier la colonne « Statut » qui précise s’il est recommandé, au stade de l’observation ou en fin de recommandation.
Des écarts existent dans le recensement des logiciels libres du SILL. Le site officiel en liste 213 à la date du 24 août 2021, tandis que le PDF en comptabilise 227. Sur le Comptoir du Libre, la liste plafonne à 198 entrées. À noter que dans le document, dix logiciels libres sont indiqués en fin de recommandation, ce qui donne, par soustraction, 217, soit un nombre cohérent avec le site.
Dix ans de trajectoire vers le logiciel libre
C’est à la suite de la circulaire Ayrault, publiée en 2012 et fixant des orientations et des conseils sur l’usage du logiciel libre, que le SILL est né. À l’époque, le constat est fait que le logiciel libre offre « de nombreuses expériences positives », s’appuie sur « une longue pratique de son usage » et participe au « développement de compétences », en plus de ces autres atouts (moindre coût, souplesse d’emploi, levier pour discuter avec les éditeurs, y compris propriétaires).
Quatre ans après, cette trajectoire a donné lieu à un article dans la loi pour une République numérique. Il est demandé aux services qu’ils « encouragent l’utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l’achat ou de l’utilisation, de tout ou partie, de ces systèmes d’information », développe l’article 16, sans pour autant aboutir à une mise à l’écart systématique des logiciels propriétaires.
« L’approche de l’État privilégie l’efficacité globale, en dehors de tout dogmatisme, pour lui permettre de choisir entre les différentes solutions, libres, éditeurs ou mixtes », relevait à ce propos la DINUM. En somme, le fait d’ouvrir le code source et de le faire évoluer de façon collaborative ne constitue pas l’alpha et l’oméga de la politique de l’État en matière de logiciel, même s’il constitue un facteur important dans l’équation.
En 2018, le commentaire de la Cour des comptes soulignait que l’usage de ces logiciels « étend la portée des mutualisations au-delà de la seule sphère de l’État ». Ils servent à « s’assurer des actions réalisées par le logiciel, se protéger contre les fonctions indésirables et éventuellement le modifier en fonction des usages identifiés », et « amplifient la modernisation numérique de l’État ».
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