Depuis maintenant plus d’un an, je tente de me passer des services de Google. La première étape a d’abord été de migrer ma boite mail vers une adresse ProtonMail, le service suisse chiffré concurrent de Gmail. Une fois la migration finie et mes valises posées, il était temps de s’attaquer à un autre service : Google Agenda.
La tâche n’est pas exactement aisée. Le service de calendrier de Google est omniprésent sur le web. Quiconque a une adresse Gmail a aussi accès à Google Agenda en quelques clics. Résultat, le service s’est imposé dans le monde de l’entreprise comme chez les particuliers. Il faut dire qu’avec des fonctionnalités de partage efficace, de nombreux réglages et une interface simple, l’outil de Google a tout pour plaire.
Bien décidé à ne plus nourrir l’ogre Google avec des bouts de ma vie privée, j’ai malgré tout abandonné Google Agenda pour me tourner vers… Proton Calendar. Hé oui, en plus d’offrir une solution de mail, Proton propose aussi un service de calendrier dans le cloud (ainsi qu’un service de stockage distant similaire à Google Drive, sur lequel nous reviendrons bientôt). Trop content de retrouver un semblant d’écosystème concurrent à Google (mais chiffré de bout en bout), j’ai donc basculé ma vie sur Proton Calendar depuis de longs mois. Autant le dire tout de suite, les choses ne se sont pas aussi bien passées qu’avec ProtonMail.
Proton Calendar ne dispose pas d’application iOS
Le plus gros problème de Proton Calendar aujourd’hui est qu’il ne dispose tout simplement pas d’une application pour iOS. Sur iPhone comme sur iPad, il faudra se résoudre à se connecter au site web pour consulter ses rendez-vous. Vous pouvez bien épingler le site à votre écran d’accueil pour y avoir un accès plus facile (l’interface s’adapte plutôt bien), mais l’ergonomie n’est pas idéale. En plus de ça, si vous n’avez plus de connexion vous ne pouvez plus consulter votre agenda. Une situation clairement pas idéale. Selon les déclarations de l’équipe de Proton, une application devrait arriver « d’ici à la fin de l’année ». En attendant, difficile de conseiller Proton Calendar aux utilisateurs et utilisatrices d’iOS. Une situation étrange quand on sait qu’Apple met justement la vie privée au centre de sa philosophie.
Sur Android par contre, il existe bien une application ouverte à tous celles et ceux qui disposent d’un compte Proton. Étant justement utilisateur d’Android, j’ai pu faire la bascule sans trop de problèmes. Malheureusement, si l’application Android a le mérite d’exister, elle est pour le moment très limitée (comme l’app ProtonMail, d’ailleurs). Cela se résume à une vue du mois en cours avec vos évènements modélisés par un petit point bleu. Pas moyen de passer à une vue semaine, ou jour par jour, ou même de changer la couleur de ses différents agendas.
Ayant une utilisation très basique de mon agenda, la solution me convient. Cela dit, proposer en 2021 un service d’agenda dans le cloud sans applications mobile dignes de ce nom est difficilement acceptable.
Valable pour un usage basique
Fort heureusement, la version web de Proton Calendar est un peu plus soignée que les applications mobiles. Il est possible d’avoir une vue jour/semaine/mois, de basculer rapidement d’un mois à l’autre ou encore d’afficher et de masquer vos différents agendas. L’interface est on ne peut plus simple et en un clic ou deux on peut créer un évènement, lui ajouter une description ou une localisation et inviter d’éventuels participants ou participantes. Bref, c’est un agenda en ligne tout ce qu’il y a de plus classique.
Malheureusement, la version gratuite de Proton Calendar ne vous autorise à créer qu’un seul calendrier. Pas question de scinder virtuellement sa vie personnelle et professionnelle si vous ne payez pas. Vous ne pourrez pas non plus partager votre calendrier avec quelqu’un d’autre. Comme avec ProtonMail, le service n’a vraiment de sens que lorsqu’on dispose d’un abonnement. L’offre Proton Plus à 5 euros par mois (qui englobe aussi les avantages ProtonMail) permet de créer jusqu’à 20 calendriers.
Là où le bat blesse vraiment, par contre, c’est sur la synchronisation des calendriers externes. Proton Calendar offre la possibilité de s’abonner à des calendriers publics, ou même des calendriers Google, mais la synchronisation est très, très lente. Les évènements les plus récemment ajoutés peuvent mettre plusieurs heures à s’afficher au sein de l’interface Proton. Si vous souhaitez ajouter un agenda Google partagé avec votre famille ou vos amis à Proton Calendar, il faudra être patient tant les évènements mettront du temps à s’afficher. Dans la liste des petits défauts, on notera aussi l’absence d’une fonction de recherche au sein de l’outil.
Pour répondre à la question posée par cet article donc, non, Proton Calendar n’est pas encore prêt à rivaliser avec Google Agenda. Le manque de certaines fonctionnalités et surtout l’absence d’application iOS en font un outil qu’on ne peut pas décemment conseiller à toutes celles et ceux qui voudraient s’émanciper de Google. Si vous avez comme moi un usage assez basique de votre agenda et que vous êtes sur Android, vous pourrez probablement vous satisfaire de l’offre Proton, mais en l’état difficile de conseiller cette solution au grand public. Dommage, cependant on peut espérer que tous ces défauts de jeunesse soient rapidement corrigés, car le service a du potentiel et son intégration dans l’écosystème Proton est un plus.
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