La grève des streameurs n’a pas causé un effondrement des spectateurs le 1er septembre, jour de la mobilisation baptisée #ADayOffTwitch — même si une baisse du nombre de vidéastes et du public a pu être observée tout au long de l’initiative. Elle a néanmoins eu le mérite de contraindre Twitch à réagir sur l’enjeu des raids de haine, de l’usage de bots et du harcèlement en ligne.
Une semaine après l’opération #ADayOffTwitch, la plateforme vient de diffuser un mail aux vidéastes pour leur témoigner son soutien et leur assurer qu’elle est au courant des ennuis que rencontrent certaines personnes utilisant le service — et qui sont ciblées notamment en raison leur sexe, orientation sexuelle, genre ou couleur de peau. Mais au-delà de cette empathie affichée, le site donne du concret.
L’action de Twitch se développe actuellement à trois niveaux : il y a les outils existants qui sont à disposition de la modération (le site fournit d’ailleurs et depuis un certain temps une page intitulée « Combattre les attaques ciblées », avec des actions de prévention et à lancer pendant un incident), d’autres qui sont à venir, et sur lesquels l’entreprise ne s’étend pas pour le moment, et une future session vidéo.
Cette réunion doit avoir lieu le 15 décembre 2021, avec pour thème un point sur les outils et les tactiques disponibles pour contrer les attaques ciblées et, surtout, une présentation de la marche à suivre si elles surviennent effectivement. Twitch invite les vidéastes à se rendre sur le portail des créateurs le jour J pour bénéficier de cette formation. En cas d’absence, elle sera proposée à la rediffusion.
De nouveaux outils en préparation
Twitch, qui s’était déjà exprimé en août sur le sujet des raids de haine, a aussi mentionné de nouveaux outils en cours de développement, en marge de ceux déjà en place et que le service assure actualiser régulièrement. Déjà en août, la plateforme mentionnait ces futurs dispositifs, sans toutefois rentrer dans le détail, car elle expliquait que trop en dire pourrait en affaiblir l’efficacité.
Le mail adressé aux vidéastes ne dit pas autre chose : « les individus qui prennent pour cible les créateurs marginalisés sont très motivés. Plus nous donnons d’informations sur ce que nous faisons pour les arrêter, plus il est facile pour eux de contourner nos plans ». Aucune date n’a été communiquée. L’entreprise déploiera ces outils « dès que possible », en précisant qu’ils sont en gestation « depuis des mois ».
L’entreprise prévient toutefois que certaines solutions en développement ne règleront pas les attaques ciblées, les cas de harcèlement et les manifestations de haine dans le tchat. Le site indique toutefois qu’outre l’aspect technique, qui est amené à évoluer, il y aura aussi un renforcement de l’assistance au profit des vidéastes. Au-delà de Twitch, la possibilité de déposer plainte demeure.
Né aux États-Unis, le mouvement #ADayOffTwitch s’est propagé en France avec plusieurs personnalités ayant décidé de s’y joindre. Des revendications ont été formulées, comme le blocage des raids entrants (une fonction détournée de son but premier), un contrôle plus fin de l’âge des internautes voulant écrire dans le tchat, la double authentification ou bien la limitation du nombre de comptes par mail vérifié.
La communication de Twitch ne reprend manifestement pas les propositions mises sur la table jusqu’à présent par les streameurs-grévistes — du moins, si c’est le cas, Twitch n’en a pas parlé ouvertement dans le mail. Des tables rondes avec des vidéastes victimes de ces situations ont aussi été réclamées, mais elles restent à organiser — si une suite est donnée.
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