D’après les chiffres publiés par le Syndicat National des Editeurs Phonographiques (SNEP), les ventes de disque en France auraient baissé de 3,5% en volume et de 6,8% en valeur au 1er trimestre 2003, par rapport au 1er trimestre 2002. Déjà au trimestre dernier, l’industrie du disque avait enregistré une baisse de près de 6% par rapport à l’année précédente.
Mais ce qui est peut-être le plus intéressant à constater dans ces chiffres est la nature des disques affectés par cette baisse. Les albums sont en effet les grandes victimes de l’affaiblissement du marché avec une chûte de 11,3%, soit près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaire en moins dans les caisses de l’industrie. Mais a contrario, les singles bénéficient d’une hausse des ventes de 4,2%.
Or comment l’industrie du disque peut-elle accuser comme elle le fait le développement du haut-débit d’être responsable de la chûte de ses ventes, alors que les singles, qui sont certainement et de loin les plus piratés sur KaZaA et l’ensemble des réseaux P2P, sont paradoxalement les mieux vendus ? Ne faut-il pas plutôt y voir la marque d’une prise de conscience des consommateurs de la grande excessivité des prix exercés sur les albums ?
Cette même industrie nous dira faire des efforts pour que le coût d’un disque soit plus bas pour le consommateur final. Oui, mais de quelle manière ? Actuellement l’unique cheval de bataille de Pascal Nègre (président de la SCPP et d’Universal Music France) et de ses confrères concerne la baisse de la TVA à 5.5%. Une coalition de l’industrie a même été jusqu’à créer un site Internet pour faire signer aux internautes une pétition dans ce sens. Il faut dire, il est vrai, que contrairement à l’idée reçue le disque n’est pas mêlé aux produits culturels bénéficiant en Europe d’une TVA à taux réduit. Mais l’industrie n’aura fait aucun effort financier à la baisse des prix. Et il n’est pas dit que le consommateur final y gagne, puisque même si cette baisse sera répercutée sur le prix du CD, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit là d’un gros effort financier de la part des Etats, qui devront trouver leurs ressources ailleurs, et probablement dans de nouveaux impôts indirects subis par ces mêmes consommateurs.
Nous invitons donc l’industrie du disque à faire de réels efforts, non seulement d’un point de vue financier, mais aussi et peut-être surtout d’un point de vue qualitatif. Apportez de la valeur ajoutée à vos produits par rapport aux froids et impersonnels fichiers téléchargés sur les réseaux P2P ! Nous ne pouvons que croire que vous prendrez cette direction lorsque vous aurez vu comme nous que le marché du DVD musical a pour sa part explosé par rapport au premier trimestre 2002, avec une hausse spectaculaire de 91,3%. Certes ces chiffres sont à relativiser puisque le marché est très récent, mais le succès maintenant établi des films sur DVD avec leurs bonus nous montre que les consommateurs attendent que vous soyez en avance sur le P2P, et non pas que vous lui couriez après…
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