L’un des principaux changements apporté par la nouvelle génération d’iPhone est l’arrivée d’une nouvelle puce. La Apple A15 Bionic est censée être plus efficace et moins énergivore que tous les autres systèmes du marché. Voici ce que l’on sait d’elle.

En même temps que ses nouveaux iPhone, Apple a dévoilé, lors de sa conférence de rentrée du 14 septembre 2021, sa toute dernière puce A15 Bionic. Au moment de sa présentation, Apple a assuré que la puce était plus puissante et moins énergivore que le modèle de l’année dernière, tout en étant « 50 % plus rapide » que les systèmes de la concurrence (comprendre les puces Qualcomm). Mais, comme souvent, l’intérêt de cette annonce se cache dans les détails.

Il y a deux puces A15

L’iPhone 13 et 13 Pro ont beau embarquer tous deux cette nouvelle puce maison, les deux mobiles ne sont pas tout à fait à égalité. Si l’on compare les deux modèles sur le site d’Apple on s’aperçoit que les iPhone 13 Pro ont un « nouveau GPU 5 cœurs » tandis que les modèles standards doivent se contenter de 4 cœurs sur la partie graphique.

La puce A15 existe donc en deux versions distinctes, selon qu’on opte pour un iPhone 13 ou 13 Pro. Cette différence s’explique potentiellement par le fait que le modèle Pro embarque des fonctionnalités exclusives, comme l’enregistrement vidéo « ProRes » (pour les spécialistes de l’image), qui exigent plus de puissance. Cela permet du reste à Apple d’affirmer que la A15 des modèles Pro est « la plus rapide des puces de smartphone », tandis que celle des modèles standards se contente d’être « plus rapide que la concurrence ».

Ce n’est pas la première fois qu’une même puce arrive dans deux configurations différentes (c’est même fréquent sur les mobiles Android), et l’explication derrière cela est assez simple. Apple pratique le « chip binning », une technique qui consiste à utiliser des processeurs qui ne répondent pas exactement au cahier des charges espéré, mais qui restent parfaitement utilisables. Les lignes de production n’étant pas infaillibles, Apple réutilise donc les puces ou un cœur est défectueux.

15 milliards de transistors

Maintenant que cette distinction est faite, nous nous référerons dans la suite de cet article à la puce A15 de manière globale, tant les différences entre les deux versions sont en fait minimes.

Les caractéristiques de la puce A15 Bionic // Source : Apple

Les caractéristiques de la puce A15 Bionic

Source : Apple

Sur le papier, le nouveau composant d’Apple ne semble pas si différent du modèle de l’année dernière. La puce est toujours gravée en 5 nanomètres et l’on retrouve toujours 2 cœurs dédiés à la performance et 4 cœurs dédiés à la « haute efficacité énergétique ». Cette architecture, somme toute assez standard dans le monde de l’informatique, porte le nom de « big.LITTLE ». Elle est surnommée comme cela, car elle offre de « gros » cœurs puissants pour les tâches très exigeantes, ainsi que de plus « petits » cœurs économes en énergie, dédiés aux activités plus quotidiennes.

Ce n’est donc pas sur la fiche technique brute que la A15 se distingue de la A14. Quand on regarde plus en détail par contre, les différences sont visibles. La nouvelle puce d’Apple contient 15 milliards de transistors contre 11,8 sur la A14. Cela devrait se traduire par un léger gain en performance brute, mais Apple ne communique que peu sur ce point. La raison ? Le focus a été mis ailleurs.

Une puce taillée pour l’IA

La puce A15 est en effet surtout montrée comme un composant très doué dans le traitement de tâches liées à l’intelligence artificielle. Apple a passé beaucoup de temps à parler des améliorations apportées à son moteur d’apprentissage machine, le Neural Engine.

Selon Apple, cette puce dédiée est capable d’effectuer « 15,8 billions (mille milliards) d’opérations par seconde ». Cela devrait faciliter le traitement de tâches complexes comme l’utilisation d’app en réalité augmentée ou l’optimisation à la volée de la qualité photo. Apple poursuit ici la trajectoire « IA » entamée depuis l’iPhone X. La concurrence fait d’ailleurs de même, puisqu’avec son Pixel Neural Core, Google fait déjà beaucoup appel à l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité photo de ses smartphones.

Apple ne mise donc pas sur la débauche de puissance pour vendre sa nouvelle puce (après tout, l’architecture et la finesse de gravure sont similaires à la version précédente). Là où le composant se démarque, c’est sur l’optimisation énergétique et logicielle. La A15 consomme moins que la puce de génération précédente, tout en étant plus efficace concernant les tâches complexes. La preuve que tout ne se joue pas toujours sur les chiffres.

Source : Numerama

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