La plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, Binance, ne traverse pas une période facile. Entre des interdictions d’exercer dans plusieurs pays, une enquête en cours contre elle aux États-Unis, une plainte déposée en Thaïlande et la menace d’un procès de vaste ampleur, Binance est inquiétée de toute part.
Sa mauvaise entente avec les régulateurs financiers des nombreux pays est liée à plusieurs facteurs. La plateforme ne respecte pas forcément les normes et les règles qui incombent aux entreprises « traditionnelles », et n’a pas toujours l’autorisation de se livrer à ses activités. Et, surtout, Binance n’a pas de siège social.
Changpeng Zhao, le PDG, explique fièrement depuis les débuts de la plateforme qu’elle n’a pas de siège social, car « le bitcoin n’en a pas ». Cette absence de siège lui a, surtout, permis de ne pas avoir de loi ou de régulation très précise à respecter jusque-là. Mais les choses pourraient prochainement changer.
Une « entité centralisée »
Binance aurait-elle décidé de se ranger, enfin ? Il semblerait que oui. Lors d’une interview avec le journal hongkongais South China Morning Post, Changpeng Zhao a, pour la première fois, reconnu que l’entreprise devait changer. « Nous sommes en charge d’une plateforme d’échange centralisée, et nous nous sommes rendu compte que nous devons être une entité centralisée afin de pouvoir travailler avec les régulateurs », a-t-il indiqué. « Nous avons besoin d’être plus transparents sur nos actionnaires et dans notre contrôle du risque, d’avoir des registres. En tant qu’acteur le plus important du secteur, nous avons besoin de nous préparer au changement. Nous allons nous transformer, afin que ce soit plus facile pour les régulateurs de travailler avec nous ». Binance pourrait donc, très prochainement, avoir un siège officiel.
Le discours de Changpeng Zhao est une nouveauté. Il avait jusque-là refusé toute tentative de centralisation véritable, préférant jouer sur l’aspect international de Binance pour échapper aux régulations. Mais il semblerait que les procès de plus en plus nombreux et les enquêtes aient fait changer d’avis le CEO.
En mai dernier, Changpeng Zhao estimait encore inutile d’avoir un véritable ancrage dans un pays, expliquant que, lorsque les employés pensent à un siège social, « ils pensent à des bureaux, un compte en banque, une licence, etc. Mais aujourd’hui, il n’y a pas besoin de tout cela pour diriger une entreprise ». Le CEO va devoir, malgré tout, obtenir une licence et des papiers pour continuer d’exercer.
Créée en 2017 à Hong Kong, Binance s’était rapidement installée au Japon, puis à Taiwan,et à Malte, un pays connu pour avoir une législation très souple sur les cryptomonnaies, raconte le site spécialisé Decrypt. Mais même le paradis fiscal avait fini par reconnaitre en 2020 que Binance n’avait pas la licence nécessaire pour exercer dans le pays et elle avait, encore une fois, dû s’installer ailleurs. La plateforme est officiellement enregistrée aux Îles Cayman et aux Seychelles. Mais est-ce que Binance installera officiellement son siège dans ces îles ? Pour l’instant, aucune information n’a été donnée sur le lieu où les locaux de l’entreprise pourraient être installés.
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