Huawei a été la cible d’un embargo technologique intense de la part des États-Unis. Honor pourrait suivre.

Jusqu’à présent, 2021 n’a pas été une année formidable pour Huawei. Durement frappé par l’implacable embargo technologique des États-Unis, à la fois logiciel et matériel, le fabricant chinois a vu ses positions sur le marché des smartphones s’effondrer. Même en Chine, son pré carré, la marque a dégringolé des classements, dépassée par Vivo, Oppo, Xiaomi, Honor et Apple.

Une autre entreprise chinoise pourrait bientôt connaître un sort tout aussi peu enviable : Honor. Selon le Washington Post, la communauté du renseignement des États-Unis cherche à évaluer la dangerosité que peut représenter le constructeur pour la sécurité nationale. La question n’est pas anodine : Honor est une ancienne division de Huawei, qui a été revendue à un consortium chinois en novembre 2020.

Honor, prochaine victime de l’embargo high tech des USA ?

Dans son édition du 20 septembre, le journal américain rapporte l’hésitation des agences de renseignement américaines sur la conduite à tenir. Le scénario cauchemardesque pour Honor serait d’être à son tour sur une liste noire, ce qui le priverait de l’écosystème logiciel américain, comme les produits et les services de Google sur Android, mais aussi de divers composants vendus par les USA et ses alliés.

Le fait est qu’après la scission entre Honor et Huawei, des accords ont été noués avec des entreprises américaines, puisque le premier est sorti du giron du second. En particulier, le géant Qualcomm, spécialisé dans la conception de puces pour smartphones, vend à Honor certains de ses composants pour qu’il en équipe ses smartphones 5G. Trois modèles sont concernés.

Le Honor Play 4 Pro 5G équipé d'un capteur de température // Source : Honor

Le Honor Play 4 Pro 5G équipé d'un capteur de température

Source : Honor

L’influence de Huawei dans Honor est une question en suspend : de nombreux cadres et ingénieurs ont basculé chez Honor. En outre, Honor a des liens financiers avec des émanations de l’État chinois. Mais, à la différence de Huawei, Honor n’est pas équipementier dans les télécoms. C’est une grosse différence avec Huawei, dont l’activité dans les réseaux 5G a nourri les inquiétudes des services secrets.

Depuis que l’administration Biden a pris ses fonctions en début d’année, elle n’a montré aucun signe évident de relâchement dans ses relations avec la Chine — Huawei n’a ainsi pas bénéficié d’un assouplissement des sanctions. Elles tendent plutôt à devenir de plus en plus conflictuelles. Dès lors, Honor pourrait devenir à son tour une victime des tensions entre les deux superpuissances.

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