L’histoire est parfois cruelle. Vimeo aurait sans doute pu avoir le destin de YouTube si la plateforme de vidéos en ligne avait eu des vents plus favorables — et peut-être aussi plus de chance. C’est d’autant plus vrai que le service a débuté sa carrière avant celle de YouTube. L’actuel géant de la vidéo a en effet vu le jour en février 2005. Vimeo, lui, a fait ses débuts en novembre 2004.
Aujourd’hui, Vimeo et YouTube n’évoluent pas du tout dans les mêmes sphères. Le premier a plus de 200 millions de membres dans le monde entier en date de novembre 2020, tandis que le second en revendique plus de 2 milliards. Avec une différence de taille : dans le cas de YouTube, il s’agit du nombre d’utilisateurs mensuels, c’est-à-dire du nombre d’utilisateurs aperçus sur le service au cours du mois.
Avec le temps, Vimeo et YouTube ont pris des chemins différents. Vimeo met l’accent sur la création et la qualité, avec de nombreux contenus artistiques, là où YouTube se veut plus généraliste. Il faut dire, comme le pointe Libération, que le site se montre plus strict que ses concurrents dans ce que l’on peut mettre en ligne. En bref, mieux vaut être à l’origine du contenu pour ne pas avoir de surprises.
Mais il y a peut-être autre chose que l’hébergement de vidéos qui peut rapprocher Vimeo et YouTube : leur nom.
Un assemblage et une anagramme dans le nom
Il s’agit à chaque fois d’un mélange entre deux mots : un pronom et une référence à la vidéo. Pour YouTube, il s’agit d’un assemblage entre « tu » ou « toi » (« you ») et le « tube », qui fait référence aux vieux téléviseurs équipés d’un… tube cathodique. Et pour Vimeo, le mélange se fait entre « moi » (« me ») et « video ». Seule petite fantaisie : les deux mots ont été mélangés, pour donner Vimeo.
D’ailleurs, ce n’est pas la seule particularité. Vimeo est aussi une anagramme. Mélangez les lettres et vous obtiendrez… movie.
Cette histoire est racontée par Wired, dans un article de janvier 2020 qui se focalisait sur le site CollegeHumor, dont a émané Vimeo. Vimeo a été imaginé par deux membres de ce site, Jake Lodwick et Zach Klein. C’est d’ailleurs à travers ce long portrait consacré à ceux qui ont fait CollegeHumor et Vimeo que l’on perçoit leurs regrets d’avoir manqué le coche et de ne pas avoir été à la place de YouTube.
« Nous avons toujours eu une relation très conflictuelle avec YouTube, a raconté à Wired Jack Lodwick. Ils nous talonnaient. » Josh Abramson, un autre de l’équipe, a confié que lui pensait que les plans de YouTube en matière de droits d’auteur et de modération couleraient la startup rivale, car il se souvenait qu’elle était permissive, là où Vimeo se montrait plus exigeante pour éviter des soucis de copyright.
Et puis Google est arrivé en 2006, a déboursé 1,65 milliard de dollars et a clos les débats. Il a, selon les propres termes de Wired, « éclipsé Vimeo pour toujours » et suscité bien des regrets. « À l’époque, j’avais l’impression d’avoir échoué », a fait savoir Josh Abramson à nos confrères. Et de penser qu’il n’a pas pris les bonnes décisions à l’époque avec Vimeo. Des choix qui « nous ont empêchés d’être YouTube ».
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